Introduction
Le département du Lot, situé sur la bordure orientale du bassin
d'Aquitaine, constitue le piedmont du Massif central. L'âge des
terrains formant l'ossature du département s'échelonne du Primaire
au Quaternaire (cf. carte géologique). Ce territoire qui ne
possède pas d'unité géographique est formé par la réunion de
plusieurs terroirs calqués sur les ensembles géologiques. On peut
distinguer du NE au SW :
Le Ségala, au substratum
primaire, occupe la marge orientale du département dans les
cantons de Latronquière et de Sousceyrac. C'est le prolongement
quercynois du Massif Central. Cet ici que se localise le point
culminant du Lot à Labastide-du-Haut-Mont (783 m). Ces reliefs
appartiennent à l'ancienne chaîne Hercynienne qui depuis l'Irlande
traverse la France pour atteindre les confins de l'Europe
orientale. Elle est représentée dans le département par un cortège
de roches métamorphiques et granitiques qui s'étirent en bandes
étroites du SE au NW, selon la direction armoricaine. Les petits
bassins de Saint-Perdoux et du Bouyssou comblés par des
conglomérats, des grès et des pélites d'âge Stéphanien et Autunien
témoignent du démantèlement de la chaîne Hercynienne à la fin du
Primaire.
Le Limargue, aux sols
argilo-marneux, calcaires et gréseux liasiques séparent les
causses du Quercy du Ségala cristallophyllien. Cette bande étroite
de terrain s'étire entre les vallées de la Dordogne et du Lot.
Dans les environs de Figeac elle est parfois désignée Terrefort
comme dans le Rouergue voisin.
Les causses du Quercy forment
un ensemble de plateaux calcaires, s'étendent sur environ 8000
km2, traversés par les vallées de la Dordogne et du Lot. Celles-ci
individualisent, du Nord au Sud, les causses de Martel, de Gramat
et de Limogne. Ce dernier, se prolonge en Tarn-et-Garonne,
jusqu'au massif de la Grésigne.
Ce sont des reliefs karstiques typiques, taraudés par
d'innombrables cloups (dolines) et igues (gouffres). Dans les
environs de Flaujac-Gare, Caniac-du-Causse et de Beauregard, on
peut compter jusqu'à 30 dolines au km2.Ils sont entaillés par de
longues vallées à écoulements épisodiques, telle la vallée de la
Dame sur le causse de Gramat ou les vallées de la Valse et de la
Joyeuse sur le causse de Limogne. Ici les écoulements sont souvent
collectés par des ruisseaux souterrains à l'origine de puissantes
émergences comme les sources du Blagour, de l'Ouysse, la Fontaine
des Chartreux ou le gour de Lantouy.
L'entablement calcaire des causses du Quercy, constitué
principalement par des calcaires et des dolomies du Jurassique
moyen et supérieur, supporte localement des formations
superficielles tertiaires, qui donne un caractère propre à chaque
causse. Le causse de Martel a piégé, dans de vastes cuvettes, des
formations détritiques argilo-sableuses à l'origine de sols
fertiles supportant cultures et forêts. Le causse de Limogne est
partiellement couvert, aux environs de Bach et de Vaylats, par un
important manteau de formations argilo-marneuses tertiaires qui
favorise une couverture végétale contrastée. Ce caractère le
distingue du Causse de Limogne septentrional, beaucoup plus aride.
A l'ouest de la vallée de la Dame, au voisinage de la vallée du
Céou et dans les environs de Cahors, un réseau de combes
(vallons), entaille profondément des terrains marno-calcaires
kimméridgiens. Entre les combes, les interfluves sont occupés par
de hautes collines convexes, aux versants abrupts souvent
encombrés de castines (grèzes). Cette morphologie particulière (downs)
caractérise la région comprise entre Payrac et Labastide-Marnhac.
Le Quercy Blanc, au sous-sol
argilo-calcaire (Eocène à Miocène), est caractérisé autour de
Lalbenque, Laburgade et Cieurac par des plateaux de calcaires
lacustres, crayeux. Les vallées, du Lendou, de la Barguelonne et
du Lemboulas, établies dans les marnes oligocènes sont orientées
vers le sud-ouest en direction du Tarn et de l'Aveyron. Les
coteaux s'étirent alors en lanières étroites et ramifiées appelées
serres ; ils sont souvent couronnés par des marnes à bad-lands. La
couleur généralement blanchâtre de ces terrains lacustres et
palustres est à l'origine du nom de cette région naturelle.
La Bouriane est le
prolongement lotois du Périgord Noir. Anciennement, la Bouriane
correspondait seulement à une petite seigneurie des environs de
Gourdon. Aujourd'hui, les géographes, utilisent ce nom pour
désigner un ensemble de micros pays : la Châtaigneraie, le Frau de
Lavercantière, et des lambeaux de causses. Le trait commun de
cette une zone est la présence d'une couverture détritique
argilo-sableuse tertiaire nappant des calcaires jurassiques et
crétacés intensément karstifiés.
La Bouriane possède une mosaïque de sols, souvent acides dans les
vallées et sur les plateaux, toujours calcaires au voisinage des
pechs (collines). Cette région est couverte d'une végétation
abondante, presque luxuriante, contrastant fortement avec
l'aridité des causses.
Les vallées de la Thèze, de la Masse, du Céou et de la Marcillande
issues de sources abondantes et pérennes, entaillent les
formations crétacées et jurassiques leur conférant un aspect des
plus pittoresque.
Les vallées de la Dordogne et du Lot entaillent les causses du Quercy d'Est en Ouest. Tel des
rubans déroulés, ces plaines alluviales fertiles et accueillantes
contrastent avec l'austérité des pays traversés.
La Dordogne, aux eaux tumultueuses, a sculpté des méandres qui
supportent des terrasses alluviales où se sont installées de
nombreuses agglomérations. La vallée très large dans son tronçon
liasique, se rétrécit considérablement en aval de
Saint-Denis-lès-Martel dans la traversée des calcaires plus durs
du Jurassique moyen.
Le Lot, aux eaux domestiquées par les aménagements hydrauliques
effectués depuis le Moyen Age pour faciliter la navigation,
s'écoule lentement par biefs successifs séparés par des chaussées
(petit barrages). Il pénètre dans le département du Lot au pied
des falaises de Capdenac-le-Haut et rejoint les plaines de
l'Agenais en aval de Soturac ; c'est sur cette commune que ce
trouve le point le plus bas du département vers 65 m d'altitude.
La basse plaine et les terrasses des vallées de la Dordogne et du
Lot, supportent des alluvions aux sols fertiles, qui unies à un
climat plus doux et à la présence d'eau dans son sous?sol en font
depuis des temps reculés une région à vocation agricole
essentiellement réservée à la culture fruitière et maraîchère. Les
sols de la basse plaine de la Dordogne sont souvent remaniés par
les crues, ils offrent des sols sablo-limoneux profonds,
localement caillouteux.
Les vallées secondaires et les combes entaillent
l'ensemble des formations jurassiques crétacées et tertiaires.
C'est un réseau de vallées particulièrement dense sur la moitié
occidentale du Lot : aux environs de Cahors, de Payrac, en
Bouriane et dans le Quercy Blanc. Ces vallons sont généralement
parcourus par des ruisseaux souvent secs ou à écoulements
épisodiques. Leurs fonds, le plus souvent plats possèdent des
alluvions et les versants sont parfois couverts par des colluvions
et des castines (grèzes : éboulis cryogénique). Ces dépôts
détritiques sont constitués d'éléments issus de l'érosion des
formations lithologiques voisines et transportés par les ruisseaux
sur de courtes distances. Lorsque les vallées sont établies dans
des calcaires, les alluvions sont composées de galets calcaires,
mal roulés, souvent plats, emballés dans une matrice
argilo-silteuse ; dans les vallons du Limargue et du Quercy Blanc,
les alluvions nourries par le colluvionnement des argiles et des
marnes du Lias supérieur et de l'Oligocène sont plus argileuses.
Les sols de ces fonds de vallées et vallons sont généralement
limono?argileux avec des lithosols à la base des versants, souvent
hydromorphes et tufacés en aval des sources karstiques. Sur les
versants, les sols de grèzes (castines), profonds, à l'horizon
blanc enrichi
en calcaire, à faible pourcentage sont généralement
instables et couverts de végétation calcicole (noisetier et buis).
Les phénomènes karstiques
Le Quercy est certainement le lieu privilégié pour l'exploration
et l'étude du karst ; en effet, l'histoire géologique de cette
région montre que les terrains carbonatés jurassiques ont été
soumis à l'érosion et à la dissolution pendant des périodes
d'émersion qui ont duré plus de
80 Ma (1), au Crétacé inférieur et au
Tertiaire. Pendant ces longues périodes émersives, les autres
régions françaises ont été protégées des érosions-dissolutions par
enfouissement dans les bassins sédimentaires et les géosynclinaux,
alors que sur les massifs anciens (Bretagne, Massif central,
etc.), les réajustements orogéniques ont provoqué une érosion
quasi continue sur des sédiments jurassiques ou crétacés
d'épaisseur réduite.
Sur la quasi-totalité du Quercy, les phénomènes karstiques sont
nombreux et variés. On peut les classer d'après leur histoire en 3
ensembles :
- les paléokarsts stricto sensu (Paléocène à Miocène inférieur,
Plio-Quaternaire), cavités entièrement colmatées, pénétrables par
l'homme seulement à la suite d'une exploitation du remplissage
(sables, argiles, argiles phosphatés, etc.) ;
- les cavités héritées, dont le remplissage a été partiellement
déblayé, éventuellement pénétrable par l'homme, avec ou sans
circulation d'eau.
- les cavités récentes (Quaternaire post-Mindel), souvent
pénétrables par l'homme, avec ou sans circulation d'eau.
A la fin du Miocène, l'exhaussement du Massif Central a crée sur
les causses des conditions nécessaires aux processus de
karstification. Des phases de creusement successives se sont
échelonnées sur 7 Ma. Le réseau hydrographique aérien a peu à peu
creusé les vallées dans la périphérie des causses. Un certain
nombre d'écoulements sont devenus alors quasiment souterrains.
Sur sa bordure orientale des causses, les ruisseaux issus des
formations liasiques imperméables (Limargue et Terrefort)
disparaissent entièrement dans des pertes établies au contact des
calcaires : Réveillon, Saut de Pucelle, Thémines, Théminettes,
Assier, Marciel, Laramière, etc.. à l'exception de l'Alzou qui
conserve une faible activité temporaire en aval de Gramat.
L'examen des hydrogrammes indique une évolution différenciée du
régime des grosses émergences des causses de Martel, Gramat et
Limogne et celles localisées dans la vallée du Lot en aval de
Cahors (les Chartreux, Source Bleue) qui sont alimentées
partiellement par le Lot et semi-captives sous le toit des marnes
du Kimméridgien supérieur.
Les causses du Quercy, constitue un fluvio-karst remarquable. Si
les vallées sèches occupent largement le paysage à l'ouest, en
entaillant sur plusieurs dizaines de mètres la masse calcaire,
elles deviennent dans leur partie amont plus difficilement
repérables, compte tenu de la désorganisation opérée
postérieurement par des centaines de dolines.
Des dolines géantes jalonnent le cours souterrain de l'Ouysse (dolines-puits
des Besaces et Vitarelles) et de la fontaine des Chartreux (dolines-puits
: de Saint-Cirice et d'Aujols).
Les ouvalas (2) occupent des secteurs bien précis des causses de
Martel (Baladou et les Landes basses), de Gramat (les Cloups, les
Aspes et Rhodes), du causse de Limogne (Pasturat et Berganty) et
les nombreux lapiez, dont les plus remarquables sont situés dans
la Braunhie, sont les témoins d'une intense karstification.
Les paysages karstiques des trois causses lotois sont différenciés
; ainsi les causses de Martel et de Limogne ont conservé un
important manteau de formations argilo-marneuses tertiaires alors
que la plupart de ces formations ont été enlevées par l'érosion
sur le causse de Gramat lui conférant ainsi une aridité plus
accentuée et masquant moins les formes exokarstiques (3) .
(1) Ma : millions d'années
(2) Ouvalas : dépression fermée assez vaste, formée par la
coalescence de plusieurs dolines.
(3) Exokarstique : caractérise les formes superficielles du karst,
doline, lapiaz, ouvalas, etc...
Système karstique de l'Ouysse
La superficie de ce système est d'environ 540 km2, dont 360 sont
occupés par le Causse de Gramat. Les écoulements superficiels qui
drainent la partie amont du système (Lias argilo-calcaire et
gréseux et terrains cristallophylliens) se perdent dès leur
arrivée sur le Causse. Les pertes les plus importantes sont les
pertes totales de Thémines (ruisseau l'Ouysse) et de Théminettes
(ruisseau le Francès). Plusieurs pertes ont été repérées dans le
lit de l'Alzou, au niveau et à l'aval immédiat de Gramat. Ce cours
d'eau reste néanmoins temporaire et draine le nord du bassin
versant de l'Ouysse. Les exutoires du système de l'Ouysse, dits
« sources de l'Ouysse », sont constitués par les trois résurgences
que sont les vasques de Cabouy, Saint-Sauveur et Fontbelle. Il
faut y ajouter les résurgences des Fruitières plus diffuses et
moins importantes, situées dans le cours même de l'Ouysse. Le
réseau souterrain de l'Ouysse, bien identifié par des traçages,
puis inventorié grâce aux explorations spéléologiques en cours,
est connu actuellement sur environ 30 km, soit approximativement
le tiers du développement estimé des cavités. Il est
principalement pénétrable en trois points:
Les pertes de Thémines possèdent un ensemble souterrain
développant 6 km de galeries et formé de deux rivières pérennes
reliées par une galerie supérieure entrecoupée de gours. Ces
conduits étagés témoignent de l'enfouissement progressif de l'Ouysse.
Le gouffre des Vitarelles, profond de 130 m, donne accès à la
rivière souterraine de même nom. Cette dernière est constituée
d'un conduit principal long de plus de 7 Km, entrecoupé de grandes
salles chaotiques remontant parfois à plus de 80 m au-dessus de la
rivière et se terminant par un siphon, à 6,3 km de l'entrée sous
la doline du Loze, à Flaujac. Latéralement à cette imposante
galerie, constituant la partie médiane de l'Ouysse souterraine,
des affluents sont visibles et drainent les ruissellements
internes vers la rivière. L'affluent de la Méduse, proche de
l'entrée, est lui seul un véritable réseau de plus de 4 km de
conduits parfois concrétionnés et établis sur trois niveaux,
témoins de trois stades d'enfoncement de l'Ouysse.
La résurgence de Cabouy
exutoire principal de l'Ouysse, et le
regard noyé de Poumeyssens, 890 m en amont, sont établis sur une
grande galerie noyée explorée sur environ 3 km en direction de
Magès, jusqu'à l'aplomb de la doline de Flatou. |
Hydrogéologie
Dans le département du Lot, on peut déterminer deux catégories de
réservoirs aquifères correspondant à des ensembles lithologiques
différenciés :
- des réservoirs souvent profonds à porosité de fissures et de
chenaux karstiques dans les calcaires : Lias inférieur, Jurassique
moyen et supérieur, des calcaires crétacés et oligocènes ;
- des réservoirs à porosité d'interstices dans les alluvions
récentes des vallées de la Dordogne, du Lot et des vallées
secondaires, dans la frange d'altération des roches grenues du
Ségala et dans les altérites sableuses issues du crétacé de la
Bouriane.
Ces réservoirs sont captés pour l'alimentation en eau potable, par
pompage dans les sources karstiques et par des puits dans les
formations alluviales et les altérites.
Aquifère principal du Jurassique
Le Jurassique moyen et supérieur renferme un aquifère karstique
multicouche (cf. Carte Géologique du Quercy), scindé en trois par la matrice argilo-marneuse des brèches à cailloux noirs de Vers et les
faciès
argileux de la formation de Cajarc. Il est limité au mur par les
marnes toarciennes et au toit par les marno-calcaires de la
formation de Francoulès (Kimméridgien). Des drainances
intercouches peuvent localement se produire à la faveur de la
fracturation ou de la réduction d'épaisseur des faciès
argilo-marneux. Le corps sédimentaire correspondant, très épais,
affleure largement : il forme les causses du Quercy. A partir
d'une zone d'alimentation localisée à l'est du méridien de Cahors,
ce réservoir s'enfonce progressivement vers le Nord-Ouest, sous
les séries argilo-marneuses jurassico-crétacées et tertiaires de
son toit, pour constituer un aquifère captif exploité par forages
dans l'Agenais (80 kilomètres à l'Ouest). La source Bleue de Soturac-Touzac et la Fontaine des Chartreux à Cahors, qui
possèdent chacune des débits d'étiages supérieurs au m3/seconde,
sont des exutoires locaux de ce réservoir. Sur la périphérie des
causses lotois, il y a de nombreuses sources karstiques, parfois
utilisées pour les adductions d'eau potable. Les trois plus
remarquables d'entre elles sont : les sources de l'Ouysse (causse
de Gramat), la fontaine des
Chartreux (Cahors) et la Source Bleue
(Soturac-Touzac) qui ont chacune un débit d'étiage supérieur à 1
m3/seconde.
Ressources du sous-sol
Globalement, les ressources minérales sont réparties sur
l'ensemble du territoire départemental. De nombreuses substances
minérales ont été anciennement exploitées, mais seuls les
phosphates de chaux du causse de Limogne, le gisement de
plomb-zinc de Figeac et le fer de «Bouriane» ont fait l'objet
d'une importante exploitation minière à la fin du XIXème et au
XXème siècle.
Actuellement les principales substances minérales exploitées sont
localisées essentiellement dans les terrains sédimentaires.
L'inventaire ci-dessous présente les principales ressources
actuellement en cours d'exploitation.
- Les roches dures exploitées en carrière, utilisées
essentiellement après concassage comme granulats pour la
fabrication du béton et la viabilité des voix de communication.
Les plus exploitées sont les calcaires jurassiques et dans une
moindre mesure, les calcaires plus tendres crétacés et tertiaires.
Aux alentours de Figeac une carrière exploite des roches
métamorphiques primaires.
- Les calcaires en dalles du Tithonien sont activement exploités,
le gisement le plus connu, est celui de Crayssac qui fourni la
pierre de Cahors ou du Lot utilisée principalement pour le
dallage. Entre les niveaux exploités pour le dallage, les parties
les plus massives du gisement sont utilisées comme pierre à bâtir
et pour la fabrication de cheminées.
- Les galets et graviers de quartz oligocènes sont exploités aux
environs de Saint-Denis-Catus et Lavercantière, soit comme sable
pour le béton et la viabilité, en substitution partielle de celui
des vallées du Lot et de la Dordogne, soit en exploitant
spécifiquement les galets de quartz purs à destination de
l'industrie des ferro-alliages.
- Les castines (grèzes) qui forment des accumulations importantes
aux pieds des versants, abondent dans toutes les vallées dans la
périphérie des causses. Ces cailloutis sont activement exploités
sur toutes les formations calcaires. Ils ne constituent qu'un
matériau médiocre réservé à l'empierrement des chemins.
- Les argiles kaoliniques, utilisées pour la céramique, occupées
des remplissages karstiques en plusieurs points de l'ouest du
département, actuellement ces gisements semble épuisé, et ne donne
lieu qu'à quelques grattages éphémères.
- Deux sources minérales sont exploitées : les eaux sulfatées
sodiques d'Alvignac-Miers et les eaux bicarbonatés calciques de
Saint-Martin-le-Redon.
© Jean,
Guy Astruc
et Quercy Net, 2003 |
Il
s'étend dans la vallée du Lot et ses versants, des environs de
Cahors aux portes de l'Agenais. Il est caractérisé par quatre
terroirs :
- sols argilo-graveleux sur alluvions des terrasses du Lot
reposant sur un substratum de calcaires argileux jurassiques. Ce
sont les terrasses de Douelle, Parnac, Luzech, Albas, Prayssac,
Puy-l'Evêque, et Vire, pour ne citer que les plus développées ;
- sols des coteaux jurassiques, peu profonds, issus de la
gélifraction des marnes et calcaires sous-jacents aux alentours
de Trespoux,
- sols des coteaux jurassiques possédant une couverture argilo-graveleuse tertiaire de Floressas, Cénac, Cournou et
Crayssac ;
- sols argilo-calcaires des plateaux du Quercy Blanc provenant
de l'altération des formations tertiaires aux environs d'Hauteserre,
Villesèque, Sauzet, Bovila et Saux.
Au point de vue de la
tectonique, le Lot est situé sur deux unités
structurales : le Ségala qui appartient au Massif
Central et le Limargue, les causses, la Bouriane
et le Quercy Blanc qui sont inclus dans le bassin
Aquitain. Le Ségala porte les stigmates des
anciens plissements hercyniens. Le reste du
Quercy
est situé sur le flanc nord-est du vaste synclinorium Charentes-Quercy, d'axe NW.-SE.,
affecté d'ondulations de deuxième ordre. Cette
structure majeure est limitée au sud par le dôme
de la Grésigne, à l'ouest par l'antiforme(1)
de Montauban-Moissac et par les dômes jalonnant
l'accident ouest-quercynois matérialisé par des
failles N 140-160° E, traversant le Quercy
occidental et se prolongeant en Périgord, et au
nord-est par la remontée du Jurassique à
l'approche du socle cristallophyllien du Massif
Central dans le secteur de Figeac - Saint-Céré - Terrasson.
(1) Antiforme : ensemble de
déformations anticlinale
|
Les phosphorites
du Quercy
Ce paléokarst exceptionnel se localise au Sud-Ouest du Quercy,
principalement sur le causse de Limogne. Ce sont des conduits
karstiques qui ont été partiellement vidés de leurs remplissages,
pour l'extraction d'argiles phosphatées utilisées pour fertiliser
les sols.
Les remplissages des «poches» à phosphorites montrent une
prédominance de la kaolinite dans les argiles à pisolites (goethite)
du Bretou, alors que le remplissage de Garouillas, caractérisé par
des illites avec de rares pisolites, est très semblable à la molasse
palustre oligocène.
Les fouilles récentes effectuées par les paléontologistes montrent
que les phosphorites du Quercy sont un laboratoire extrêmement riche
qui permet de déchiffrer l'évolution, en particulier des mammifères,
au cours de l'ère Tertiaire.
Ces fouilles révèlent que les faunes extraites des remplissages
s'échelonnent sur une période supérieure à 22 millions d'années, de
l'Eocène inférieur au Miocène inférieur, la spécialisation faunique
de chaque cavité et le passage d'un climat tropical humide à
l'Eocène à un climat à aridité croissante au cours de l'Oligocène.
Le bloc diagramme
Il montre les relations entre la paléosurface du causse de Limogne,
ou subsistent encore quelques buttes témoins de sédiments
tertiaires, le karst des phosphorites (figuré en rouge), et le karst
quaternaire actif qui alimente les résurgences de la vallée du Lot.
La morphologie du paléokarst des phosphorites du Quercy a été
décrite par B. Gèze et Y. Billaud. Les anciennes exploitations
montrent des portions de réseaux de conduits, parfois
labyrinthiques, éléments d'un vrai karst hypogé. Les galeries
(drains horizontaux) sont de taille variable, parfois vastes (10
mètres de diamètre), tronquées par l'érosion quaternaire, elles
donnent ce qui était appelé «filon»par les anciens carriers. Les
puits (drains verticaux) sont généralement de section allongée ils
peuvent atteindre 60 mètres de profondeur. Les mîcroformes
observables sur les parois (banquettes, anastomoses, coupoles,..)
montrent une évolution en régime noyé.
|
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