Sceau des consuls de Cahors (1338)
CAHORS AU MOYEN ÂGE
Quercy Médiéval
verso.gif (7186 octets)

Les cahorsins

usurier.gif
Le mot de Cahorsins désigne à l'origine les marchands de Cahors (et plus généralement de Quercy) qui ont essaimé entre la fin du XIIè (vers 1180) et le milieu du du XIVè siècle (avec une chute brutale vers 1280) et qui ont fait fortune dans le commerce, les services bancaires et en particulier les prêts usuraires. Lorsque les Cahorsins auront disparu, le mot restera pour désigner les usuriers qui n'étaient ni juifs ni italiens (Lombards).
Trois éléments sont à l'origine de l'apparition des Cahorsins : le manque d'atout du Quercy (qui ne produit guère que du vin et de la laine) pour participer à la vie économique internationale, la situation du Quercy en temps que nœud routier sur l'axe Montpellier-La Rochelle et une bonne dose d'esprit d'entreprise.
Les marchands les plus nombreux venaient des familles des consuls de Cahors, mais d'autres villes contribuèrent au mouvement, Figeac surtout, mais également Cajarc, Capdenac, Cardaillac, Gourdon ou encore Souillac et même, en bas Quercy, Castelnau-Montratier. Leur activité se développe à partir des deux extrémités de l'axe Montpellier-La Rochelle : on les trouve à Marseille dès 1179 (venant de Figeac, principalement), d'où ils poursuivent vers l'Italie (Gênes, en 1190, puis la Sicile). Ils sont à La Rochelle en 1199, d'où ils rayonnent vers le Nord : Flandre et Angleterre (Londres, en particulier, qui sert de base pour des avancées en Norvège).

Au XIIIè siècle, les marchands du Quercy sont très présents sur les foires de Champagne, établissant ainsi des liens étroits entre les deux provinces (on verra même des transactions immobilières en Quercy exprimées en livres provinoises).

Toutefois, à partir de 1280, les Cahorsins subissent une vigoureuse concurrence de la part des banquiers italiens (les Lombards) et leur rôle dans la vie économique de l'Europe baisse sensiblement. Trois facteurs expliquent cette perte d'influence : la reprise du conflit entre le roi de France et les Plantagenêt, la médiocrité des productions quercinoises qui ne peuvent s'appuyer sur des bases capitalistes suffisantes et l'incapacité à adapter leurs objectifs et leurs méthodes à la concurrence nouvelle. Peu à peu, ils se retireront du commerce pour se limiter au prêt sur gage. Le pape Jean XXII, pourtant quercinois, ne fera pas appel à leurs services.

 

Références :
  • Favier (Jean), Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris, 1993 (article «Cahorsins»)
  • Lartigaut (Jean), Histoire du Quercy, Privat, Toulouse, 1993 (pp.114-116)
  • Renouard (Y.), "Les Cahorsins, hommes d'affaires français du XIIIè siècle", Etudes médiévales, 1968, II.

Haut de bullet_b.gif (912 octets) la page


retour_qm.gif (1231 octets) retour_hq.gif (1262 octets) retour_qsn.gif (1767 octets)
Quercy Médiéval Histoire du Quercy Le Quercy sur le Net