En latin, de Cregollo, Cregolho,
Cregolio, Gregolis, et dans la même commune, la paroisse de Tregoux,
Tregots, nom à rapprocher de Treligots proche de Calvignac. D'après M.
Lacoste, le premier nom signifierait : escargots, le lieu des escargots, et il est certain
que le soleil n'y dérange pas souvent les limaçons ; le second nom signifierait
pressoir, du mot trego. La paroisse de
Crégols a pour patron titulaire Saint-Pierre ès liens, celle de Trégoux avait
également pour patron Saint-Pierre, mais c'était la chaire de Saint-Pierre qui est le
titulaire. Aujourd'hui, le patron serait saint Antoine.
Curés de Crégols dits quelquefois prieurs. En 1312, Bernard
Mantoli, curé en même temps de Limogne.
Après la guerre de Cent ans, l'église de Crégols fut unie
quelque temps à l'archiprêtré de Saint-Cirq c'est ainsi qu'on trouve, avec le double
titre d'archiprêtre et de prieur Richard de Fizannes en 1469 ; Guillaume de Fizannes en
1497 est recteur en même temps de Bouziès et Crégols mais on ne dit pas s'il est encore
archiprêtre. Il consent en 1529 à la réparation de Bouziès;
Avant 1542, Olivier Escudié. Il permute le 28 février avec
Antoine de Rodes pour une église au diocèse de Vabre.
Avant 1552, Me Guillaume Beldèze. Il lègue 200 livres au chapitre de Cahors.
En 1593, Mr Benech prieur est en procès avec l'archiprêtre
de Saint-Cirq.
1743 et suiv., Me Mathurin Traversié, docteur en théologie,
dit curé. 9 août 1754, Joseph Labarthe, originaire de Vic en Auvergne - Me Jean Austruy,
né à St Germain en Rouergue, en 1727, prêtre en 1756, titulaire en 1770, sur les
registres, son dernier acte est du 14 décembre 1792. Il était maître ès arts de
l'Université de Cahors. Il semble avoir prêté le serment constitutionnel : en tout cas,
il n'émigra pas ; dans son journal de comptes, à la date du 21 février 1793, il signe :
Austruy, citoyen curé, et nom plus prieur curé. Il était remplacé à la cure dès le 3
mai de cette année par Raynal. Ayant rétracté son serment, il fut arrêté, envoyé à
Bordeaux, détenu au fort du Hâ, puis à Blaye ; à cause de son âge (67 à 68 ans), il
fut renvoyé à Cahors, et d'après une note de travail de M. Gary sur les prêtres
déportés, il mourut en réclusion (1795). Mais on ne trouve pas son nom à cette date
sur les registres de l'état-civil.
L'église de Crégols a été bâtie, dans le style ogival,
de 1875 à 1895 ; elle est assez coquette dans un joli site sur la rive gauche du Lot.
L'église de Trégoux serait ancienne : style roman. XI-XIIè
siècle ?
Curés de Trégoux
La cure de cette paroisse appartenait avant 1347 à Gme
de Arenis (d'Arènes), qui permuta le 11 avril avec Jean des Palmes,
collecteur pontifical, sous Clément VI, assez triste personnage, dont le procès en cour
d'Avignon nous fait connaître les méfaits ; il fut deux ans plus tard pourvu de la
paroisse de Villesèque, et remplacé par son neveu Raymond des Palmes, qui ne
semble pas avoir eu meilleure conduite, puisque le peuple indigné le chassa de la
paroisse ; il n'osa pas revenir. Mais il fut cause que le mari dont il avait séduit
l'épouse tua le vicaire de Trégoux croyant tuer le curé coupable. Disons, pour
atténuer un peu le crime de ces deux personnages que s'ils étaient d'Eglise, ils
n'étaient pas prêtres. Les cures, bénéfices à charge d'âmes, pouvaient être
autrefois données à des clercs, non encore dans les ordre sacrés, à la condition de
faire desservir la paroisse par des vicaires qu'ils payaient.
Au XVIIè siècle - vers 1676, noble Michel de Garric
résigne Lugagnac pour prendre le prieuré de Trégoux. On le trouve, deux ans plus tôt,
servant de procureur à sa belle-soeur pour le mariage d'une nièce.
Le dernier curé de Trégoux fut Vincent Subréjou,
originaire de Cahors (1714), prêtre en 1739, curé en 1743. Est-ce le même que le
Subréjou qui assiste au synode constitutionnel de M. Danglars en 1797 ? C'est peu
probable : il s'agit sans doute de quelque neveu.
Les deux cures de Crégols et de Trégoux étaient à la
collation de l'Evêque de Cahors, leur patron, et avaient le curé comme décimateur. Les
deux paroisses étaient dans l'archiprêtré de Saint-Cirq-la Popie ; toutes deux furent
rattachées à la congrégation foraine de Concots.
Après la Révolution, Crégols fit partie du doyenné de
Saint-Géry ; la paroisse de Trégoux fut englobée toute entière dans la paroisse de
Concots. Le curé de cette paroisse y fait seulement les enterrements et la cérémonie de
la bénédiction des bestiaux.
La seigneurie
Comme toute la région de Saint-Cirq-la Popie, Crégols et
Trégoux dépendaient des seigneurs de Gourdon et de Cardaillac.
En 1259, Fortanier de Gourdon compte, dans son hommage au
comte Alphonse de Poitiers, tout ce qu'il a dans Crégols, Cornus et Treligots (qui est
peut-être ici pour Trégots).
Trégots est nommé dans le testament de Dorde de Barasc
(1286)
Hugues de Cardaillac et Déodat de Calvignac font, en 1280,
un compromis avec Hugues de la Roque (des Arcs), fils de Fortanier de Gourdon, au sujet du
masage de Trégots (note Champeval).
En 1210 (?) Fortanier de Gourdon aurait donné la terre de
Crégols à deux frères Bertrand et Pierre de Carbonnel, dont sans doute quelque
branche prit le nom du lieu : on trouve en 1310 Gme de Carbonnel et sa soeur Gaillarde
inféodant quelque terre à Michel et Guillaume de Crégols.
Avant 1494, Jean de Caussade, vicomte de Puycornet,
Calvignac, vendait Treguos à noble Antoine de Gauthier, seigneur de Savignac.
Famille de Crégols
Elle était apparentée à celle des Hébrard de
Saint-Sulpice : le chevalier Hector de Crégols était nommé dans le premier testament de
l'évêque de Coïmbre, Aymeric, comme substitué aux héritiers directs, en cas de
disparition de la famille d'Hébrard.
Plusieurs ecclésiastiques distingués appartiennent à cette
famille :
Aymeric de Crégols, chanoine de Coïmbre puis Palencia,
nommé trésorier pour le pape dans sa marche d'Ancôme (1317, oct. 18) sous le gouverneur
Amiel de Lautrec ; il fut relevé de sa fonction en 1321, parce qu'il était malade ;
guéri, il fut adjoint à Guillaume de Concots, pour lever le décime dans les diocèses
du Sud-Est de la France, mais il retomba et mourut en 1322.
Bertrand 1er, chanoine de Coïmbre en 1322, reçoit, en 1327,
de l'évêque Raymond d'Hébrard, dit son oncle par plusieurs auteurs, l'archidiaconé de
Vauga, que lui confirme le pape en 1329.
Bertrand II de Crégol fut aussi chanoine de Coïmbre (1342),
possédant déjà, depuis 1334, l'église de Sabadel avec ses deux annexes ; il fut aussi
chanoine de Braga et de Léridor en récompense de services rendus au cardinal d'Albi,
qu'il avait accompagné au Portugal.
Il échangea ses églises contre l'archidiaconé de Vauga
qu'avait eu Raymond 1er puis il s'en démit en 1350 ; en 1353 on le trouve avec la
dignité d'archidiacre de Coïmbre.
Guillaume de Crégols, également chanoine de cette Eglise
qui vit tant de Quercynois. Il fut sans doute le premier de la famille à se rendre au
Portugal, où on le trouve commensal de l'évêque Aymeric d'Hébrard qu'il accompagne à
Rome : il assiste à l'acte solennel qui rétablissait la paix entre le clergé et le roi
(1289).
Guillaume II, que nous trouvons en 1345, recteur de
l'hôpital des orphelins de Lisbonne, échange son archidiaconé de Vauga (en l'église de
Coïmbre) contre les églises de Sabadel et de Lauzès, avec Bertrand II. Il vivait encore
en 1374, ayant le canonicat d'Evora.
Amalvin de Crégols, familier du cardinal de Jean, eut un
bénéfice au diocèse d'Elne (1348).
Rigal ou Rigaud de Crégols fut chanoine d'Evora en 1374.
Parmi les laïques, on trouve, en 1269, Gme et Bertr. de
Crégols qui acquièrent des terres du seigneur de Saint-Projet dans le Bas-Quercy :
Aymeric de C. qui reçoit, en 1300, une reconnaissance d'un tenancier de Cornus : Gme de
Cr. qui reçoit une reconnaissance en 1318 ; Amalvine de Cr., veuve de Gme de Vèles en
1375.
Autres noms
Les de Belcastel de Savinhac eurent le château de Trégoux.
On trouve en 1607, Barthélémy Lafon, seigneur de Trégoux
et de Crégols.
Famille de Mostolac - En 1750, étaient propriétaires du
moulin sur le Lot damoiselle Marguerite Delteil, dame Elisabeth d'Issaly, veuve de noble
homme de Moustoulat de Lafage.
Vers 1740, delle Jeanne-Françoise de Moustoulat, de la
paroisse de Crégols, était admise comme postulante chez les chanoinesses régulières de
St Géry de Cahors.
------------ Vers 1543, Antoine de Malroux, garde de monnaie
royale à Villefranche de Rouergue, comptait des rentes dans les paroisses de Lugagnac et
de Crégols.
------------ M. Champeval signale un noble Jean de Peyrilles,
Berganty et Crégols, capitaine au régiment de Navarre, en 1620 (note à la Préfecture).
C'est noble Jean de Puniet, seigneur de Peyrilles, Berganty, Crégols, Trégoux.
Communauté
Crégols et Trégoux formaient une seule communauté de la
sénéchaussée et de l'élection de Cahors. D'après le livre de M. V. Fourastié, où se
trouve le cahier de doléances, cette communauté payait en 1781 : taille, 495 livres, 4
s. - trop-allivré, 18, 5 s. - chemins, 25 l. 13 s. - vingtième rural : 484, 4 s. -
capitation roturière, 379 l.. Ses charges locales étaient de 79 l. 25 s..
Population de Crégols : 288 hab. - de Trégoux : 172
Le cahier de doléances est très court. Elles demandaient à
former deux communautés distinctes, ce qui ne fut pas accordé même pendant la
Révolution : elles trouvaient exagéré le vingtième rural presque aussi fort que la
taille. Elles se plaignaient de la rente qu'il faut payer aux Chartreux de Cahors, et de
la surcharge de la dîme qui est la même sur toute espèce de fruits. La seule note
politique est la demande de rétablissement des Etats particuliers du Quercy.
Curiosités
La fontaine d'Esbies d'où descend le ruisseau qui passe au
moulin de la Croze est une caverne de près de 350 mètres de long.
Dolmens. |