Introduction
  Notre Dame del Roc Traucat
  Sainte-Croix de Liauzu
La seigneurie
  Geniès
  Tayac
  Aynac
  Le Papetier
La communauté
 
 

Introduction
En aval de Marcilhac, dans un site des plus curieux. Le village ancien était dans l'espace plus étroit qui fait «une fin du monde» en face de Geniès. Il y a encore quelques maisons de plus en plus rares ; c'était là que se trouvait l'église primitive qui fut interdite, ainsi que le cimetière, comme trop peu convenables, en 1830. Peu à peu, les habitants s'étaient portés un peu en amont, où il y a plus d'espace et c'est là que fut construite la nouvelle église, par un architecte nommé Malo, dont on disait en plaisantant «Libera nos a malo». Il prit mal ses mesures et la voûte s'effondra au bout de peu de temps ; les murs furent renforcés et la voûte refaite. Il n'y a pas de charpente : la voûte porte elle-même sa toiture. Le roman et le gothique s'y mèlent, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas du style. L'ensemble, à cause du site, produit bon effet.
Le nom de Sauliac semble se retrouver parmi les localités du Quercy qui furent jadis données par le roi Eudes à l'abbaye de Saint-Hilaire de Poitiers : Gauliacum (var. Sauniacum) in Comitatu Caturcensi . Dans les vieux documents, le G et l'S se ressemblent extrêmement. Mais l'abbaye poitevine ne dut pas garder longtemps une localité si lointaine et Sauliac fut donné au monastère de Marcilhac, qui le garda toujours.
Sauliac faisait d'abord partie de la mense abbatiale puis fut cédé aux religieux. Dans son dénombrement de 1678, l'abbé Humbert Ancelin mentionne, en second lieu «la terre et seigneurie de Sauliac, en toute justice, haute, moyenne et basse, sans aucun droit pour le roi.»
Les religieux en partageaient la dîme avec le curé (La dîme se levait à 11 pour le blé, à 14 pour le vin ; elle rapportait 80 charges de blé - tous grains - ; le curé prenait la moitié du blé et 15 charges de vin). L'abbé prélevait quelques setiers de grains sur le tènement de Tayac et présentait le curé à l'investiture épiscopale.
La paroisse était dédiée à Saint Martin de Tours : elle avait pour annexe la paroisse Sainte-Croix de Liauzu, située sur la rive gauche, avant d'arriver à la Pescalerie.
Nous n'avons beaucoup de noms de recteurs de Sauliac pour les temps anciens. Guillaume d'Hébrard, qui fut abbé de Marcilhac en 1497, garda le soin de cette paroisse, dont naturellement il faisait faire le service par des vicaires capitulaires. Après lui, Sauliac fut possédé par François d'Hébrard, qui résigna en gardant une pension (1518) en faveur de Guillaume de Penne, des Gourdon de Cenevières. A celui-ci succéda (1521) François de Gourdon. Penne, puis un second Guillaume, lequel résignait à son tour, en 1540, en faveur de Roch de Gourdon, de la même famille (archives vaticanes) ; Jean d'Hébrard senior, abbé de Marcilhac, en cédant l'abbaye à son neveu Jean d'Hébrard junior, garda une pension sur divers prieurés de l'abbaye dont Sauliac, en 1547.
En 1621, le 4 juillet, de concert avec le syndic des religieux, le recteur Bernard Berthomieu donne à achever l'édification de l'église Sainte-Croix de Liauzu, annexe de Sauliac ; et la même année, à Jean Bigeois, maçon du lieu, à finir la réparation de l'église paroissiale de Sauliac (notaire Sanerat, communication de m. Foissac).
En 1671, cette église avait encore besoin de quelque réparation et d'agrandissement : elle ne pouvait plus contenir la population (heureux temps !); le recteur Armand Beulaguet est averti par le consul, me Salgues, notaire, que l'on se dispose à le pousuivre, lui et le syndic des religieux de Marcilhac. Celui-ci, Jean de Labarthe, et le recteur s'offrent à contribuer au travail, chacun pour leur part, dès que le projet aura été approuvé par l'évêque.
De 1746 à ........., le recteur est Pierre Castel, sans doute de la famille des notaires de Marcilhac. Il avait 29 ans lorsqu'il fut nommé à cette cure, après 6 mois de vicariat à Espédaillac et 18 mois à Bach. Le 1er septembre 1748, il demande aux consuls de lui fournir le presbytère auquel il a droit, libre de toute contribution et garni des gros meubles essentiels. Il se plaint d'être obligé de tenir maison à Lacaze «vu que la maison qu'ils lui ont délivrée est chargée d'un gros obit». Il dit encore qu'on doit lui payer la dîme du millet et du chanvre, selon la coutume, au vingtième. Si l'on ne s'entend pas, il offre de faire régler la question par arbitre, à condition que ceux qui seront condamnés paieront les frais.
Castel eut pour successeur François Brugié dont on trouve le nom en 1772.
Celui-ci fut remplacé le 12 octobre 1789 par Jean-François Blanc (provision épiscopale) ; il eut une seconde provision, le 11 novembre, afin de mettre dans l'acte qu'il avait été présenté par le cardinal de Zelada, abbé de Marcilhac. Le curé Blanc resta curé de Sauliac pendant toute la période révolutionnaire, à ce qu'il paraît, ce qui laisse croire qu'il avait prêté le serment consitutionnel. Il fut encore curé après le concordat jusque vers 1850 ou 1851, ayant près de 90 ans, étant né le 12 octobre 1759. Il est vrai qu'il avait un vicaire.
C'est lui qui transféra l'église paroissiale au lieu qu'elle occupe actuellement. Son successeur a desservi la paroisse jusqu'en 1900. Il était curieux de noter que pendant plus d'un siècle, y compris la période révolutionnaire, Sauliac n'a eu que deux curés.
 
Notre Dame del Roc Traucat
En continuant de descendre la vallée, environ deux kilomètres au delà du village, sur la même rive droite, au moment où la falaise se rapproche davantage du Célé, on remarque, à mi-hauteur, une chapelle de construction assez récente. C'est un centre de pélerinage pour la région ; le pélerinage a lieu principalement au mois de septembre. Le nom lui vient du trou percé dans le roc, sorte de tunnel naturel, où jadis passait le chemin de Figeac, avant qu'on eût fait la route quelque trente mètres au dessous. Le passage, on le devine, était assez mauvais, et la croso de Sauliac servit de repaire aux Anglais pendant la guerre de Cent ans et aux Huguenots pendant les guerres de religion. C'est sans doute pour cela que vers le milieu du tunnel, il y avait une niche renfermant une statue de la Vierge. Naguère encore, on y pouvait voir la claire-voie derrière laquelle se trouvait l'antique Madone.
Vers 1840, M. Blanc et son vicaire M. Bord, voulurent rendre plus visible cette sorte de sanctuaire et firent creuser dans le roc, à la base de la falaise, un petit oratoire (devenu aujourd'hui la sacristie) où ils placèrent la statue. Mais dix personnes à peine pouvaient entrer dans cet oratoire.
Poussé par les fidèles de Sauliac et aussi par ceux de la région qui voulaient voir là une vraie chapelle, le nouveau curé, M. Malbec, entreprit dès 1851, presqu'aussitôt après son installation, de réaliser ce désir et d'offrir à la madone un sanctuaire moins indigne d'elle. C'était un moyen aussi d'assurer et d'accroître le pélerinage déjà existant.
L'oeuvre ne fut cependant terminée qu'en 1889. La nouvelle chapelle fut bénite, le 7 juillet de cette même année, par Mgr Grimardias au milieu d'un grand concours de prêtres et de fidèles. Chaque semaine on dit une messe dans cet oratoire ; le 25 mars, jour de l'Annonciation, qui est le titulaire de la chapelle, on s'y rend en procession ; et pendant une partie de l'octave de la Nativité de la Vierge on y donne une petite retraite.
 
Sainte-Croix de Liauzu
Nous avons vu que cette église avait été reconstruite au début du XVIIè siècle ; elle avait été détruite par les protestants. Il n'en reste rien. Les maisons très peu nombreuses qui forment ce village sont de la commune d'Ornhac. Nous mentionnons ici Liauzu, parce que l'église paroissiale était annexe de Sauliac.
Sauliac était de l'archiprêtré de Figeac (et de la congrégation foraine de Lentillhac près Lauzès). Sauliac appartient aujourd'hui au doyenné et au canton civil de Lauzès.
 
La population, vers 1780, était d'environ 500; les pouillés marquent 250 communiants et 30 pour l'annexe. Un état de 1630 met 60 feus.
 
La seigneurie
La terre de Sauliac (non compris Geniès et Liauzu) appartenait en toute seigneurie, avec haute, moyenne et basse justice, à l'abbé de Marcilhac.
 
Geniès
Il y a un château de Geniès, en aval de Sauliac, dans une boucle du Célé, sur la rive gauche. Il porte le nom d'une famille noble, originaire de Saint-Cirq-la Popie (peut-être étaient-ils primitivement de Cajarc) et qui habite encore au XVè siècle dans le grand burg féodal. A Geniès, il y avait seulement une borie tout d'abord, dépendant de la paroisse de Saint-Martin-Labouval. Cette borie semble avoir été quelque temps le centre d'une petite communauté, probablement en y adjoignant Liauzu. La borie de Geniès est nommée après Cabrerets dans une liste de communautés au XVIè siècle, mais Liauzu est seul nommé au XVIIIè siècle. Cependant, la Borie de Geniès est marquée C.P. (communauté et paroisse) dans la carte de Capitaine.
Sur cette famille de Geniès, voir la généalogie publiée par M. l'abbé Foissac dans le Bull. de la Soc. Et. du Lot (année 1909, tirage à part). Il suit l'histoire de cette maison depuis 1234. Ce serait un Cardaillac, vicomte de Saint-Cirq-La Popie qui aurait donné à un Geniès la borie qui porte le nom de cette famille. A quelle époque fut bâti le château, nous ne savons pas (au XVIè siècle ?).
Les Geniès hommageaient aux abbés de Marcilhac pour les terres qu'ils possédaient dans Sauliac. Dès 1253, Bertrand de Geniès, par exemple ; en 1327 et en 1345, Géraud Geniès.
D'après un document du XVè siècle, la terre d'Aynac, voisine de Geniès aurait été donnée à Géraud de Geniès (Gér. Ginier), qui forme le 4è degré dans la généalogie, par Hugues de Cardaillac, chevalier, seigneur de Saint-Cirq-La Popie et de Bioule, qui la donna en fief franc et noble, sans l'hommage à rendre. Ce Géraud servait de témoin audit chevalier dans un acte de 1340. Nous verrons que cette donation est niée par un concurrent d'Antoine de Geniès en 1459, qui prétendait des droits sur Aynac, et peut-être bien que Hugues de Cardaillac avait donné seulement la borie de Geniès et non pas Aynac.
Le 6è degré serait posé, d'après M. Foissac, par Begon de Geniès, qui vend à noble Bertrand Delbon (Assier) le lieu de la Garinie. Mais plus sûrement, il est posé par Géraud de Geniès, qui fait son testament en 1421 et qui a pour héritier son petit-fils, Antoine, par lequel, d'après M. Foissac, est posé le 8è degré.
Ce Géraud de Geniès est dit habiter Saint-Cirq-La Popie ; il demande à être enseveli à Marcilhac, dans le tombeau de ses parents (testament fait à Cajarc, dans la maison de noble B. de Gréalou, par le notaire Gui de Bessac).
Géraud avait eu pour fils Théolbald, dont M. F. n'a pas connu le nom, et Théobald avait eu deux fils Antoine et Gisbert ; celui-ci est nommé comme substitué à l'aîné, en cas de mort d'Antoine sans enfants.
Antoine avait en 1459-1461 un procès avec Jean Cornavy, d'une riche famille de marchands de Cajarc, qui finit dans la maison noble des seigneurs de Gaillac. On lit dans une pièce que Antoine Ginier dit «qu'il est gentilhomme bien notable, et d'ancien lignage et généalogie de Quercy ; et est seigneur d'une borie appelée de Genier et de ses appartenances, et à cause d'elle seigneur de la rivière de la Celle et des paturages qui sont joignant d'icelle.» Il entend défendre à Cornavy et consorts d'y mener leur bétail sans sa permission.
Jean Cornavy déclare «qu'il est marchand et homme de bien ; que son aïeul acquit en 1422 un grand territoire mesmement celui d'Aynac. Le pays de Quercy était pour lors la plupart en bois, et les choses n'y valaient pas tant comme elles font, maintenant que les ennemis se sont éloignés.» Il rappelle que d'ailleurs le Sénéchal lui a donné raison.
Le territoire d'Aynac a pour limites à l'orient le pech de Gardes ; à l'occident Cabrerets et Liauzu ; au midi la terre de Carbo (Carbonié) et Nougayrac et celle del pairy ; le Célé au nord. Ce territoire est grand et contient des enclaves : la borie de Geniès en est une, ainsi que la borie de Soulhol, et les terres de moscas negras, pech grand et Aulanat. Il appartenait autrefois à messire Hugues de Cardaillac qui le donna à Géraud Ginier, aïeul paternel d'Antoine. Cornavy le nie (Archives de Flaujac).
Au XVIè siècle les de Geniès, suivant peut-être la fortune des seigneurs de Cabrerets, entrèrent dans le parti protestant. Ils étaient déjà, depuis le début du siècle, entrés dans la famille de Langle, de Caillac. La correspondance des Hébrard de St-Sulpice publiée par M. Cabié parle à plusieurs reprises de M. de Ginié, et de leur parenté, les de Ferran (une demoiselle Anne de Giniès, fille de Gilbert 1er avait épousé noble François de Ferrand, sieur de la Rode, d'une famille alliée à cette date aux de Gauléjac de Puycalvel).
Mme de S-Sulpice écrit en 1569 au baron de Biron : «nous avons ici des voisins qui n'ont cessé toute cette année et ne cessent encore de nous faire journellement beaucoup de fâcheries, causant sur les terres de M. de Saint-Sulpice et de M. de Marcilhac mon frère [l'abbé], pour ruiner et mettre en extrême pauvreté nos paysans et pauvres sujets, s'il n'y est pourvu par votre moyen. Et ceux qui font tels actes, je puis vous assurer qu'ils n'ont suivi camp de cette année m'ont délibéré de le suivre, pour donner assentiment à la cause dont ils se targuent. Je vous les ai bien voulu nommer, à savoir Mr de Geniès, et les soldats qui se retirent dans sa misson, ensemble les Ferrans qui sont deux italiens, ses alliés, pour avoir épousé une sienne soeur».
Ce dernier détail nous montre qu'il s'agit de Gilbert II de Geniès, fils de Gilbert 1er et de Marguerite de Gourdon de la Vercantière. Lui-même était marié à Françoise de Vilars de Montaigu, fille du seigneur de Vilars, Granel, Montaigu et Rouffilhac. Il épousait en deuxièmes noces, Anne de Gautier de Savignac, d'une famille protestante de la région de La Française.
La généalogie semble dire qu'il était du parti catholique et que Geniès fut ruiné par les protestants. C'est une erreur. On a vu la lettre de Mme de St-Sulpice. Voici une lettre qu'elle recevait de l'intendant Dufour, datée de Caniac le 28 mars 1570 : «Madame, ceux de la Religion vinrent hier en votre terre de ce lieu de Caniac et tout le bétail qu'ils purent trouver l'amenèrent à Ginié, et ces présents porteurs, vos sujets, s'en vont devers votre seigneurie ... aux fins de vous supplier très humblement qu'il vous plaise de vos grâces leur faire ce bien d'en écrire au seigneur de Ginié de leur rendre leur bétail, lequel leur en ont amené sans aucune occasion».
En 1573, le château de Geniès fut pris par les catholiques «Mr l'amiral, écrit le baron de St Sulpice à sa femme, voulait faire raser les maisons de Brengues et de Geniès, mais j'ai tant fait que Monsieur [le duc d'Anjou] ne le veut point, pour l'inconvénient et dommage que nous en pourrions porter et d'autres.» Une lettre de l'abbé de Marcilhac nous apprend que M. de Geniès lui-même avait été pris et qu'il était «prisonnier à Cahors» 25 avril. «Toutefois, dit l'abbé à son frère, on croit qu'il en sortira en brief par le moyen de beaucoup d'amis qu'il a qui pratiquent sa délivrance ; comme aussi il y a plusieurs soldats qui furent prisonniers avec lui qui sont depuis échappés avec rançon, et entre autres un ministre.».
Ce qui nous est confirmé, en ces termes, par le Livre de Main des du Pouget (à l'année 1573) : «après la mort dudit amiral - de St André - le roy en établit un autre qui passa presque par tout le pays de Quercy, où, étant arrivé, print par force et à grands coups de canons qu'il menoit, beaucoup de forts occupés par les hérétiques, entre lesquels prit Flauniac [?], appartenant au baron de Roquefeuil, le chasteau de Genié, Brengues, Cardalhac, Gironde, et plusieurs autres, et emmena prisonnier en cette ville M. de Genié, lequel mourut en la prison du chasteau, de maladie. Toutefois, on présumoit avoir esté étranglé par le Mr de l'haute justice dans la dite prison secrètement de nuit ; et après feust ensepvely en la grande esglize, auquel feurent faites les obsèques avec honneur funèbre comme sy quelque homme de bien feust mort».
Il reste tout de même un problème à cause du nom de Gilbert de Geniès, et la généalogie ne nous sert pas pour l'élucider. Lacoste nous apprend que lors de la prise de Mercuès, en 1562, par Duras, Gilbert de Geniès, seigneur de Langle, se trouvait aux côtés de l'évêque Pierre Bertrand. La gén. attribue le fait à Gilbert II ; il doit au contraire se rapporter à Gilbert 1er. Les deux Gilbert se mirent du parti des protestants. Et lors de la prise du château, ce fut Gilbert 1er qui fut fait prisonnier et amené au château du Roi, à Cahors où il mourut. La gén. met - sans référence - qu'il mourut avant 1573. C'est en avril 1573 qu'il serait mort. Gilbert II était probablement alors au château de Langle. Si on enterra Gilbert 1er dans l'église catholique, c'est que, sans doute, il avait reconnu son erreur et déploré ses trahisons.
Quant à Gilbert II, il vendit le 9 juin 1576, le château de Geniès à noble Pierre de Peyronenc de Saint-Chamarand, dont la femme, Françoise de Carbonnières, dans les lettres qu'elle écrit à Madame de Saint-Sulpice, appelle cette dame «sa cousine». Dans une lettre du 18 août 1585, elle lui empruntait ses chevaux pour se rendre à Saint-Chamarand ; «sa soeur de Vailhac ne peut lui prêter les siens, les ayant amenés à l'Espital» (l'Hôpital-Beaulieu où fut grande prieure, jusqu'en 1588, Jacquette de Ginouilhac Vailhac).
Il est question d'un «sergent de Geniès» qui trouble la ville de Saint-Cirq-La Popie, et qui s'en empara (10 avril 1580) avec le concours d'un sergent de Ginouilhac ; mais nous ne savons pas de quel Geniès il s'agit.
Les de Peyronenc ne gardèrent pas longtemps le château de Geniès. En 1610, Bertrand de Peyronenc, sénéchal d'Agenais, le vendait à noble Jean Viguier de Fraust de Souilhol. Souilhol est une borie près de Geniès qui a titré aussi les de Geniès. Le château passa ensuite, par mariage, à la branche de Viguier d'Anglanat (Anglanat, sur les bords du Célé, moulin sur la rive gauche, maisons sur la rive droite). Cette branche avait laissé son nom à une maison (hôtel) de l'entrée de la rue du Griffoul, tout près du château de Balène ou château du roi.
Dans le courant du XVIIIè siècle, les de Viguier d'Anglanat vendirent la terre de Geniès à la famille Salgues, qui était une famille de bourgeois de Sauliac, et dont les descendants, les Salgues de Geniès, possèdent encore le château.
Geniès est dit, dans les ancien actes, paroisse de St Martin Labouval.
 
Tayac
Ce fief est expressément reconnu dans les actes d'hommage et de dénombrement des abbés de Marcilhac, comme leur fournissant la dîme, alors que la dîme de Sauliac appartient aux religieux et au curé par moitié. Il y eut une famille de ce nom, qui fournit plusieurs moines à l'abbaye, notamment Raymond de T., prieur de Saint-André de Laval (en Rouergue, prieuré dépendant de Marcilhac), 1408 ; et Olivier de T., prieur claustral, en 1461. Il y eut aussi, à Espagnac, des religieuses et même deux prieures appartenant à cette famille : Alix de Tayac (1431) et Soubirane de T. (1451). En 1392, noble G. de Tayac, damoiseau de Sauliac, passe un acte avec P. de Corn, moine de Marcilhac et son neveu Sanche de Corn.
 
Aynac
Ce territoire, situé sur le causse entre St-Martin Labouval et Sauliac, fut l'occasion, on l'a vu, de démêlés entre Antoine de Geniès et Jean Cornavy. Au XVIIIè siècle au moins, il appartenait, au moins en partie, au Chapitre de Marcilhac. En 1719, il est porté, sur l'état des fermages, pour la somme de 230 livres, sur Jean Peyre et autres.
 
Le Papetier
En 1704 (28 mai), messire Antoine de Viguier, seigneur de Giniès, Soulhols et autres lieux, arrente à un maître papetier de la Fouillade en Rouergue, un moulin à papier sur le Célé, au dessous de Sauliac, pour 5 ans, cent cinquante livres et une certaine quantité de papier à lui fournir (six rames de petit papier à écrire).
Mais «il y avait au lieu de la Treilhe, paroisse de Sauliac, disent des documents des archives nationales, un moulin à papier dépendant de l'abbaye de Marcilhac. Il fut détruit par une crue extraordinaire de la rivière ; les meubles, les outils furent ensevelis dans les ruines ou entraînés par les eaux. Le rocher contre lequel il était appuyé s'est depuis écroulé en partie et les débris ont comblé le canal de l'ancien moulin. Il n'y a plus qu'un passage assez étroit, dangereux même pour les gens de pied» Un arrêt de 1774 autorise les héritiers de l'abbé Quesnel, ancien abbé, à ne pas le faire rebâtir, le cardinal de Zelada, nouvel abbé, y consentant, le pays étant assez pourvu de moulins à grains et l'eau du Célé «toujours bourbeuse, médiocre pour un moulin à papier».
D'après cet arrêt, ce n'est pas par une inondation du Célé que le moulin aurait été enlevé, mais par «un torrent d'eau qui, en tombant de plus de 50 toises de hauteur d'une montagne à droite du moulin, aurait entraîné et ramassé devant ou derrière ledit moulin plus de dix mille charretées de décombres.»
Ce doit être au lieu appelé encore le Papetier, sur la rive droite, un peu au-delà du château de Geniès.
Lieux dits : mas del rey, Combo dous Oungles (combe des anglais).
 
La communauté
Relevant de Figeac au point de vue financier (élection) et judiciaire (sénéchal).
Rien de particulier au point de vue communal. Les consuls n'étaient guère autre chose que des collecteurs d'impôts. Cependant, ils s'occupent, au nom des habitants, de la restauration et de l'agrandissement de l'église, ainsi que du presbytère.
la communauté de Sauliac, au moment de la Révolution, avait 104 livres de charges locales et payait 3576 livres d'impositions diverses.
 

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