Edmond Albe (1861-1926) - D'après un portrait photographique aux A.D. du Lot.
Edmond Albe
(1861-1926)
Les monographies
d'Edmond Albe

Quercy Historique

Cabrerets

Cabrerets
Vialoles
Val-Mayres
Coronzac
Camy
La seigneurie de Cabrerets et de Vialoles (les Gontaud)
Autres familles, autres fiefs
Communauté
bullet_b.gif (912 octets) Cabrerets
La forme romane de ce nom, Cabrairets, que l'on retrouve en latin, Cabrayreto, doit donner raison à l'étymologie qui s'accorde avec la nature physique du lieu pour voir là un pays de chèvres et de chevriers. On trouve souvent la forme Cabrières.
L'église de Cabrerets était possession du Chapitre de Cahors de temps immémorial Comme tant d'autres églises, elle lui fut quelque temps enlevée par des seigneurs avides, et l'évêque Géraud de Cardaillac dut lancer l'interdit contre les injustes possesseurs. L'église fut rendue (elle est mentionnée comme possession du chapitre dans la bulle de Pascal II en 1106), et jusqu'à la Révolution, la nomination du curé appartint au chanoine de semaine ; la présentation à l'évêque de Cahors était faite par le chapitre. Les plus anciens pouillés le constatent.
Elle avait le même titulaire que Vialoles, c'est-à-dire les saints apôtres Pierre et Paul. Avec Vialoles et ses annexes, elle était située dans l'archiprêtré de St André de Cahors ; aux XVIIè-XVIIIè siècles, les deux églises faisaient partie de la congrégation foraine de Lentillac.
Quelques noms de curés
En 1328, Etienne Medici (ou Metge) était transféré de l'église de Cabrerets dans une paroisse du diocèse d'Albi, et, le 10 décembre, était remplacé par Géraud de Averro, de Vers (avec son frère Bertrand, ils s'entendent des fruits de la vacance avec le collecteur).
En 1395, Bernard de Fabrica (Lafargue), probablement originaire de Cornus, était recteur de Saint-Pierre de Cabrerets. 1449, J. Baya, diacre recteur, procureur d'un chanoine de Cahors.
Au XVIè siècle, la famille seigneuriale fournit certains curés, évidemment commandataires, qui faisaient faire le service par leurs vicaires : en 1502, c'était Olivier de Gontaud, chanoine de Cahors, qui avait eu l'église de St-Céré (St Laurent) ; en 1516, Jean de Gontaud échange l'église de Cabrerets contre celle de Belfort avec Antoine de Gontaud ; il possédait également l'église de Saint-Géry avec ses annexes ; et ce dernier, en 1520, resignait en faveur de son neveu, appelé également Antoine de Gontaud, bachelier in utroque.
Un M. Laur est mentionné, en 1678, comme curé de Cabrerets : lui et son frère, hebdomadier du Chapitre de Cahors sont parmi les débiteurs de la succession de Mgr Nicolas de Servin.
Antoine Serres était curé vers 1717 et en 1731.
Vers 1734, et au moins jusqu'à 1750, Jean Colonge.
Les registres de Saint Cirq-Lapopie et divers actes des de Gontaud donnent le nom de M. Cassagnes vers 1760 ; curé également quelques années plus tard, M. Duc fut recteur de Cabrerets avant d'être recteur de Mechmont où il est encore au moment de la Révolution.
Nous trouvons en 1767 une quittance de M. Cajes, curé de Cabrerets et St Laurent.
En 1770, le curé était Me Jacques Prajades, originaire du diocèse de Saint-Flour ; il mourut en 1785 et fut remplacé le 27 sept. de cette année par Me Jean-Jacques Orlayrac, vicaire de Cornac, d'une famille de la région de Cabrerets. Celui-ci fut transféré à Soucirac, et, sur la présentation de M. Bonnassier, chanoine de Cahors, remplacé par Jean-B. Fabret, vicaire de Montfaucon, 10 février 1789, lequel, en septembre de l'année suivante, permutait avec Me Pierre Auguste Valery, recteur de Payrignac, originaire du diocèse de Tulle (2 septembre 1790).
Il fut remplacé pendant la Révolution d'abord par Balayé, curé constitutionnel, titulaire depuis le 11 mai 1792, puis par Etienne Barager, dont on trouve le nom parmi les membres du synode de Mgr Danglars en 1797.
Un des vicaires de Cabrerets, Pierre Toury, vicaire au moment de la Révolution, suivit le mouvement constitutionnel : il fut élu en septembre 1791, curé de Fontaynous. Un autre, vicaire en 1761-62, fut, en 1762, curé de Saint-Félix, près Montcuq.
L'église de Cabrerets est située sur une éminence du même côté que le château du XVIè siècle, sur la rive droite du ruisseau. Elle a été fortement réparée en 1855 et surtout en 1880. Elle est de style roman.
La plus petite de ses deux cloches porte l'inscription suivante «1629, Sancte Petre et Paule, orate pro nobis. Cabraires»
Les seigneurs de Gontaud-Biron avaient une chapelle dans l'église. On la réparait en 1770-1772 (quittances).
Le cahier des doléances de 1789 fait remarquer que la commune «est si pauvre qu'elle n'a pas seulement de maison presbytérale pour loger le curé qui la dessert et qu'elle est dans l'impossibilité d'en acheter ou d'en construire une, malgré les actes réitérés de son pasteur, si Sa Majesté ne lui accorde un don ou une remise proportionnée aux frais de la construction ou de l'achat.».
bullet_b.gif (912 octets) Vialoles
Aujourd'hui centre d'un domaine important, jadis chef-lieu de paroisse et de prieuré. L'église se trouvait au lieu-dit Ramaille.
La donation de Ranulphe à l'abbaye de Figeac relative à Fons porte un mansum in Vilolas (972), mais nous ne savons pas s'il s'agit de notre Vialoles.
Les vieux pouillés mentionnent simplement l'église de Vilola ou Virola, comme étant à la collation de l'évêque de Cahors. De même au XVè siècle : l'église de Vialores, à la collation de l'évêque, sans annexe (l'église St Alary de la Val de Matre étant à la collation de l'abbé de Marcillac). Au XVIè, les églises de Vialoles et Valmayre sont toujours dites unies et taxées ensemble, mais le prieur de Vialoles est nommé et taxé à part.
Dans le pouillé de Dumas (1679) l'église de Virola est encore indiquée comme étant à la collation de l'évêque, mais l'église de Valmayre est indiquée comme dépendante de l'abbé de Marcillac et l'auteur dit qu'il n'y a pas de prieuré distinct de celui de Vialoles. Un peu plus loin, il énumère, parmi les bénéfices à collation épiscopale l'église de Vialoles et celle de Saint-Hilaire, et parmi ceux qui appartiennent à Marcillac, le prieuré séculier de Vialoles.
Quelques noms de prieurs
Avant 1487, Jean de la Roque (des La Roque-Toirac) ; le 12 janvier de cette année, ayant résigné, il est remplacé par Pierre de Mourlhon (des Mourlhon de Capdenac-Sauvensa) ; la bulle dit que le prieuré est n'est pas conventuel, qu'il dépend de Marcillac et que le soin des âmes est confié à un vicaire perpétuel. Pierre était religieux de l'abbaye des bords du Célé, il passe, en 1491, un acte avec noble Gaspard de Balaguier, seigneur de Montsalès, comme représentant de noble Raymond de Mourlhon, damoiseau de Capdenac (Not. del Pont, étude Austry). En 1498, frère Bertrand de Mourlhon, également religieux de Marcilhac, occupait le prieuré (acte en faveur de noble Claude la Roque, prieur d'Aujols).
En 1506, Raymond de M. arrentait pour lui les dîmes de son prieuré de Vialoles (Notaire Ampelli).
En 1534, Jean de Bessac permutait son prieuré de Vialoles avec Granet d'Arret, recteur d'une église au diocèse de Castres ; ce dernier unifiait son prieuré, dont il n'avait pas la charge spirituelle, à l'église St Thomas de Figeac.
En 1536, Granet était remplacé par Antoine des Plas, de Valon.
Nous avons les noms de messire Jean de Giscard, aumonier du roi, 1654, titulaire d'autres bénéfices (Borila, Floressas), et de Gabriel Maynard à qui le prieuré fut conféré en 1720 par Raymond Maynard, chanoine de Tulle, vicaire général d'Humbert Ancelin, évèque de Tulle et abbé de Marcillac.
Antoine Magnard eut le prieuré en 1730. Alby, notaire.
Quelques noms de curés
Avant 1319, Géraud d'Anglars, transféré dans le diocèse de Carcassonne, à Blomat. Il est remplacé, le 18 juillet, par Guillaume de Padirac. En juillet 1342, Begon Bonnet était recteur de Vialoles (Vilola). Il obtenait en 1344 des bénéfices dans le diocèse de Mende, avec l'autorisation de garder Vialoles. Mais il permutait, quelques jours après, avec Amalvin de Montanhagol (famille de Tour-de-Faure) ses églises de Vialole et Coronzac contre celles de Prix et Vernet, au diocèse de Rodez.
Recteur en 1490, 1491, Pierre d'Anglarès, mentionné comme témoin dans divers actes.
En 1526, Jean de Gontaud résignait l'église de S. Pierre de Vialoles et ses deux annexes, St Hilaire et St Amant de Coronzac ; il était remplacé par Etienne de Moles. Celui-ci résignait en 1529, et les trois églises unies étaient conférées en commande à Antoine de Gontaud, de naissance irrégulière. En 1569, on trouve Jean Cournolhié, témoin à Condom et à Ste Livrade d'Agenais, au testament et au codicille de Robert de Gontaud Cabrerets et de Condom.
En 1653, Antoine de Vic, de Vers, vicaire de Vialoles.
XVIIIè siècle : Feyt, en 1711-1720, poursuivi avec son père, par le seigneur du lieu, pour délit de chasse (Ar. Nat. T 479-106). Marc-Antoine Vidal, ancien curé de Mechmont, 1747.
1750, SS de la Tour de Virenque par Mr Calvel successeur de feu Henri Maynard. Disputé en 1751 entre Antoine de Foulhiac et Et. Schafer à qui F. l'abandonne.
Bach était curé au moins en 1767, où il donne quittance d'une somme reçue pour les pauvres. Il mourut en 1782 et fut remplacé, le 13 juin, par Me Jean-Pierre Carnaja. Celui-ci mourut l'année suivante et eut, pour successeur, le 6 nov. 1783, Jean-Joseph Coras, qui était originaire de Cabrerets.
L'église de Vialoles avait pour patrons titulaires SS Pierre et Paul. On l'appelle souvent dans des actes Saint-Pierre de la Tour de Vialoles. Le curé et le prieur se partageaient les dîmes. L'église de Vialoles fut réparée en 1770 (quittance des syndics à M. de Gontaud-Biron pour 200 livres fournies par lui).
Seigneurie
En 1259, la villa de Vilola, comme celle toute voisine de Saint Sernin, appartenait à Perro de Belfort, co-seigneur de Saint-Cirq la Popie.
Dépendance de la seigneurie (baronnie, comté ou marquisat de Cabrerets) au moment de la Révolution, le seigneur était M. de Biron. La succession ne fut liquidée que le 20 fructidor an 13 (Maliques, notaire de Lauzès), et lors du partage administratif .qui en fut fait, le domaine de Vialoles passa à dame Marie-Henriette de Merle, veuve d'Antoine Grammont. Le 10 octobre 1810, elle le vendit à M. Joseph-Nicolas Becquez-Beaupré, avocat à la cour de cassation, qui le revendit le 24 sept 1811, vente sous seing privé, à M. François Bastit, avocat, demeurant à La Bastide, agissant pour lui et son parent Raymond Bastit. C'est d'eux que l'acheta le comte André Murat.
bullet_b.gif (912 octets) Val-Mayres
La paroisse Saint-Hilaire de Valmayre et le prieuré de Saint-Hilaire près Vialolles sont mentionnés dans divers pouillés ou autres pièces. Le nom du titulaire s'est encore conservé dans le moulin de Saint-Hilaire, sur le ruisseau de Vers, mais l'église devait se trouver non loin du village actuel de Mayres (en 1326, Pierre de Mayres, clerc, est témoin dans un acte intéressant Coronzac), anciennement Pech-Mayres. Le pouillé Dumas dit qu'elle était sur les bords du ruisseau, au lieu appelé «Las Balmados» ; et ailleurs il dit «dans la vallée de Mayre (de Matre) aujourd'hui de Balmates». Elle existait encore en 1665, semble-t-il. Dans une enquête faite à Cabrerets par le juge de la seigneurie, Me Ant. de Cabanes, il est dit par un témoin qu'il allait entendre la messe à Pech-Mayres mais le pouillé Dumas (1679) la dit «en ruines et sans service». Il n'en reste rien aujourd'hui.
La paroisse est souvent indiquée comme annexe de Saint-Pierre de Vialoles, dans plusieurs actes de collation de cette dernière. Elle est appelée de la Val de Matre dans le plus ancien pouillé que nous ayons (début du XIVè siècle) et dite à la collation de l'abbé de Marcillac, distincte à la fois de Vialolle, que le même pouillé dit être à la collation de l'évêque, et de Cabrerets, qu'il indique comme appartenant au chapitre.
M. Longnon, qui a eu malheureusement un pouillé fautif sous les yeux pour l'édition de celui qu'il a publié, a mis Saint-Sylve de Balmata ; mais le compte des décimes lui donne le véritable nom : il constate l'erreur du pouillé, mais il a tort d'ajouter que le nom de S. Silve n'entre dans aucun martyrologue : c'est celui d'un évêque de Toulouse dont la fête se célèbre le 21 mai. Le pouillé met Vialolles et Valmayre à la collation de l'évêque.
En 1330, Guillaume de Griprilla recteur de Sabadel avait le prieuré S. H. de V. qui lui donne rentes sur Combationes par de F. [?].
En juin 1341, au presbytère de Pradines, l'official de l'évêque, Me Pierre Huc, docteur in U.J., en vertu d'une commission donnée par Mgr Bertrand de Cardaillac (Albas, le 8 juin) conférait à Bernard de Salviac, curé de la Cure de S. André près des Arques et Goujounac, les deux prieurés de St Etienne de Livron, près Caylus, et de St Hilaire de la Combe de Mayres, résignés par Bertrand de Béduer, fils du chevalier de ce nom, et celui-ci recevait l'église de Goujounac.
En 1347, le prieuré de Saint-Hilaire était conféré à Géraud de Béduer, doyen des Arques, autre bénéfice de l'abbaye de Marcillac.
Le prieuré était confondu, au temps du pouillé Dumas (1679) avec celui de Vialoles.
bullet_b.gif (912 octets) Coronzac
Il y eut là une paroisse Saint Amand, annexe parfois de Vialolles avec Valmayre, parfois de Vers ; aujourd'hui paroisse de Cours, mais comune de Vers (voir ce nom).
bullet_b.gif (912 octets) Camy
Nous croyons que c'est là qu'il faut placer une paroisse disparue depuis longtemps mais que l'on a identifiée à tort avec Camy près Gourdon. Dans le testament de l'archidiacre Benjamin, nous voyons que ce personnage donne au recteur de Sainte-Marie ad sepulturam, de Cahors, qui est Notre-Dame des Clottes, crypte de l'église Saint-Urcisse, jadis possession de l'abbaye de Marcillac, l'église Saint-Fabien et Saint-Sébastien de Camy, avec une partie de l'alleu de Saint (Firmin de) Francoulès.
L'auteur de l'Histoire du Quercy pense qu'il s'agit de Camy près de Gourdon, mais le patron de cette église était Notre-Dame, comme pour Camy près Luzech. Il y eut encore un autre Camy près de Villesèque avec une église Saint-Jean. Le donateur semble se rapprocher plutôt de la famille des vicomtes de Saint-Cirq-la-Popie que des barons de Gourdon, bien que cette dernière famille eût des biens considérables dans cette région. Mais le rapprochement des noms de Camy et de Francoulès, la donation à la cathédrale par l'archidiacre Benjamin, de l'église Saint-Crépin de Vers dont il ne reste plus que le nom, le nom de Caminade, que portent quelques maisons ou restes de maison non loin de Camy, et qui indique bien l'existence antérieure d'un presbytère, tout nous paraît démontrer que le Camy de l'archidiacre Benjamin est bien le Camy de la commune de Cabrerets.
Ce Camy n'est plus mentionné que comme un château ou repaire, avec celui de Mels (commune de la Madeleine), dans le baillage de Vers.
En 1786, le domaine de Camy appartenait à M. le maréchal de Biron.
bullet_b.gif (912 octets) La seigneurie de Cabrerets et de Vialoles (les Gontaud)
Quels furent primitivement les seigneurs de Cabrerets, nous ne le savons pas : les documents nous manquent avant le milieu du XIIIè siècle. Nous aimons mieux nous contenter de dire ce qu'ils nous apprennent, sans essayer de débrouiller quelle sorte de juridiction appartenait aux divers seigneurs dont nous trouvons tout d'abord les noms.
L'an 1259, hommageaient au comte Alfonse de Poitiers Dorde (Dieudonné) de Barasc, pour le lieu de Cabrerets (et pour Larnagol); Hugues de Cardaillac, coseigneur de Saint-Cirq-La-Popie, pour la villa de Vialoles et de Saint-Hilaire (de Valmayre).
Dans l'acte d'assignation de revenus au roi d'Angleterre sur certaines terres ou ressorts de juridiction en Quercy (1287), on trouve le ressort dans la baronnie de feu Raymond de Barasc, où se trouve la villa de Cabrairets ; et le ressort dans la baronnie du chevalier Bertrand de Cardaillac, où se trouve la villa de Vialloles.
Entre ces deux dates, il y eut des difficultés assez grandes entre Dorde Barasc II et Bertrand de Cardaillac, que nous fait connaître la correspondance d'Alphonse de Poitiers. Dorde se plaint que Bertrand de Cardaillac a ruiné son moulin de Cabrerets et refuse de lui rendre hommage pour le tènement de Durestat, sur le Célé, qu'il a acheté de Galhard de Larnagol, chevalier, lequel le tenait des Barasc en hommage de fidélité. Les fils de Bertrand, Géraud de Cardaillac et son frère Bertrand, ont achevé la destruction du moulin, de ce moulin qui est dans les appartenances du château de Cabrerets que les Barasc en hommage tenaient du comte de Toulouse.
Le comte fit faire une double enquête dont nous ne connaissons pas le résultat ; mais tout s'arrangea par la cession faite à Raymond de Barasc du château de Cabrerets, et enfin par le mariage d'Hélène, fille de Raymond, avec un Cardaillac-Bioule.
En 1462, Guillaume de Cardaillac, hommage au roi de France pour la châtellenie de Bioule, partie de la baronnie de Cardaillac, tout le lieu de Cabrerets. Il est représenté par noble Jean des Prez, seigneur de Montpezat. De même, hommage en 1469. En 1503, noble Pierre de Cardaillac-Bioule dénombre Cabrerets où il a toute juridiction haute et Vialolles où il dénombre certaines masures et pour lequel la juridiction basse est disputée.
Dans le travail de M. Ed. Forestié sur les livres de comptes des seigneurs de Bioule «La dépense journalière d'un château quercynois au XIVè siècle» (Bull. Tarn et Garonne), il est dit que Guillaume de Cardaillac, l'un des fils de Bertrand (et frère de Hugues), était seigneur de Vialoles, 1327, et parmi les dépenses il y a des voyages à Vilola, et les transports de diverses denrées venues de Cabrerets, davas Cabrairets.
A la même date, les Gontaud reconnaissent qu'ils doivent au seigneur de Bioule l'hommage de Cabrerets.
D'après Lacoste, la famille de Concots (de Jacques de Concots, archevêque d'Aix, sous Jean XXII) fut en possession de Cabrerets. Nos documents ne nous le disent pas. Il est possible que cette famille qui possèda Concots et Escamps fût une branche des Cardaillac ; mais on a vu qu'encore en 1469, Guillaume de Cardaillac-Bioule hommageait pour tout le lieu de Cabrerets. En 1503, il n'en avait plus que la suzeraineté et pour Vialoles, la basse justice était en procès.
Les généalogies de la famille Gontaud - nous ne donnons que la ligne directe avec les noms des personnages les plus marquants - nous disent que Pierre de Gontaud, fils de Gaston, seigneur de Biron, était lui-même seigneur de Cas, Mordagne et Carbonials en Rouergue et baron de Gramat, et qu'il acheta, en 1422, la seigneurie de Lalbenque, au dernier des de Vayrols, successeurs peut-être des Concots. Son fils Antoine de Gontaud, aurait échangé ses possessions du Rouergue contre Cabrerets, Vialoles, les Masséries, Roqueblanque, avec Antoine de Cardaillac-Bioule qui restait suzerain de Cabrerets (1439).
Jean 1er de Gontaud-Cabrerets, baron de Gramat, seigneur de Cabrerets, Vialolles, Bouziès, Lalbenque, coseigneur de Saint-Géry, avait épousé Irlande de la Roque-Moirac. Il testait en 1425. Son frère Flotard fut prieur de Ste-Livrade d'Agenais, qui fut, près d'un siècle, un bénéfice familial.
Antoine II de Gontaud épousa (1486) une fille des de Jean de Saint-Projet ; il reçut de sa tante Marguerite des Poujols, la seigneurie d'Escamps. Il testait en 1520. Son frère Jean fut recteur de Saint-Géry, de Cabrerets puis de Belfort (1516), et protonotaire apostolique ; son frère Olivier, recteur de Saint-Céré, puis de Cabrerets, et chanoine de Cahors, un autre frère du nom d'Antoine fut, lui aussi curé de Cabrerets, et Pierre fut prieur de Sainte-Livrade.
Raymond de Gontaud qui épousa en premières noces Françoise de Bonafous, fille et héritière des Bonafous de Mayrinhac-Lentour et de Teyssieu, et en secondes noces, Anne d'Auriole, dame de Roussillon et de Peyrilles, teste en 1542. Il avait voulu refuser l'hommage au baron de Bioule, il y fut condamné par un arrêt du Parlement de Toulouse, du 31 janvier 1528, qui rappelait l'acte de 1439, concernant Cabrerets, Vialoles, Roqueblanque et Bouziès.
Citons parmi les frères et soeurs de Raymond, son frère Antoine, curé de Cabrerets en 1520, puis de Concots et prieur de Fumel, et surtout Robert de Gontaud, qui fut curé de Concots et prieur de Sainte-Livrade, et enfin, en ....., évêque de Condom, gardant le prieuré agenais en commande. Il avait acquis à réméré la terre d'Esclauzels du seigneur de Peyre dit de Cardaillac. Dans son testament de 1569, il fait des legs aux églises de Concots, Cremps, Escamps.
Jean II de Gontaud d'Auriole, baron de Gramat et Loubressac, seigneur de Cabrerets, Lavergne, Peyrilles, Maxou, marié en 1571 à Anne de Cheverry. Il assistait en 1562 à la bataille de Dreux. Le frère de son beau-frère, M. de Noailles, écrivait en décembre à sa belle soeur, «Mademoiselle ma soeur, Mademoiselle de Cabreyrets pour lui dire que «M. de Cabrerets est sorti sain et gaillard de cette cruelle bataille, combien qu'il s'y soit trouvé en azard et reçu de sa part, comme il en a donné». Jeanne de Cabrerets avait épousé Antoine de Noailles, qui fut gouverneur de Bordeaux. Elle-même était, en 1572, Dame de la reine et gouvernante de ses filles. Elle avait apporté en dot à son mari la seigneurie de Lentour. Elle fut en procès avec son frère et lui réclama la seigneurie de Loubressac ; un accord de 1572 la fit renoncer, moyennant une grosse somme, à ses prétentions.
Jean III de Gontaud, comte de Cabrerets, épousait en premières noces une fille de Pons de Lauzières-Thémines. Il fut gouverneur du Quercy (1611 ?). Son frère Charles, dit baron de Roussillon, eut la seigneurie de Loubressac. Il vivait en 1636.
Antoine III-François de Gontaud d'Auriole, marié en 1630 à Marguerite de Vigosa [?], de famille protestante. Il est dit en 1676 comte de Cabrerets, baron de Roussillon, gouverneur de Figeac. Il mourut sans avoir d'enfants.
Son frère Jean IV, qui abjurait le protestantisme en 1659, lui succéda dans tous ses titres et possessions (Roussillon et dépendances; Cabrerets et dépendances). Il avait épousé en 1660, Jeanne d'Izarn de Frayssinet de Valady.
Antoine IV-François de Gontaud d'Auriole, page du roi en 1676, marié en 1680 à Françoise de Dumas, fille du seigneur de Puylaunès (Linac), faisait enregistrer, en juin 1718, sa nomination de gouverneur de Figeac. N'ayant pas d'enfant apte à prendre sa succession, il fit héritier Charles-Armand de Gontaud-Biron. Son frère Jacques-Alain de Gontaud d'Auriole avait été d'abord capitaine de dragons. Puis il se fit d'Eglise. En 1717, il était Doyen du chapitre de l'Eglise Cathédrale de Paris ; en 1721, abbé de Lagny et de Saint-Ambroise de Bourges. Il mourait à Paris en 1732. Une de leurs soeurs, Marie, fut religieuse en la maison des chanoinesses de St Géry de Cahors.
Charles-Armand de Gontaud-Biron, duc de Biron, gouverneur de Landau, lieutenant général des armées du roi, puis maréchal de France, comte de Cabrerets et baron de Roussillon, trouva une succession assez embrouillée, ainsi qu'il ressort des nombreuses pièces qui s'y rapportent aux archives nationales.
Pendant qu'on administrait l'extrême-onction à Antoine-François, la femme (ou des gens soudoyés par elle) semble avoir mis de côté des sommes assez considérables. Il y eut une enquête faite le 1er juillet 1730 dans le presbytère du curé de Cabrerets d'où il résulte que la veuve n'avait pas beaucoup regretté son mari et que celui-ci ne le méritait guère. Dans un acte du 15 nov. 1730, elle est appelée Gabrielle de Périère, comtesse de Saint-Géry. Il n'y eut pas de procès, parce que l'abbé de Gontaud voulait éviter un éclat qui n'aurait honoré personne et s'en remit à l'évêque de Cahors, personnage éclairé, prudent et sage «qui ne devait donner que ce qui convenait pour la paix». L'accord eut lieu avec le procureur fondé de la-dite dame, Me J.-J. Louis de Lavaur, avocat à Saint-éré, son neveu. Comme on voit, la dame était de petite noblesse. Il semble résulter des documents qu'elle avait été la maîtresse du comte avant de devenir sa femme.
Le maréchal duc de Biron ne résida sans doute ni à Cabrerets, ni à Roussillon, mais sa soeur, dame Judith de Gontaud-Biron, comtesse de Bonneval par son mariage de 1717, mais séparée de son mari, le célèbre aventurier lieutenant-général des armées de l'Empereur, (mort en 1747) vint demeurer au château de Cabrerets. Elle y mourut (testament du 17 avril 1741) et sa chambre garda le nom de «chambre de la belle Judith». Elle fit son neveu son héritier universel.
Le maréchal avait passé une transaction avec l'abbé de Gontaud qui se montra en toutes choses très conciliant (17 juin 1730).
Charles-Antoine de Gontaud-Biron, fils de Charles-Armand, puis son fils Louis-Antoine, duc de Biron (il hommage au roi en 1761) et enfin au moment de la Révolution, duc de Lauzun, célèbre comme général révolutionnaire sous le nom de Biron et mort sur l'échafaud furent successivement les seigneurs de Cabrerets.
Pour avoir une idée de la seigneurie, après avoir vu les seigneurs successifs, nous donnons l'analyse de quelques dénombrements et de quelques baux à ferme mais seulement pour Cabrerets et Vialoles et non pour les autres possessions de la famille de Gontaud.
En 1665, Antoine de Cabanes, docteur en droit, juge de la seigneurie pour messire Jean de Gontaud d'Auriole, comte de Cabrerets et seigneur de Roussillon, Peyrilles et autres places, hommageait en son nom au roi de France, 30 juin et donnait le denombrement suivant le 4 mars 1667.
Château, lieu et tènement de Cabrerets, avec toute justice, haute moyenne et basse ; le susdit lieu et juridiction se compose de 100 feus environ (500 personnes à peu près), assis dans un pays pierreux, fort maigre et infertile ; les deux tiers en friche et inculte, lui fait de rente annuelle 54 quartes froment, 40 seigle, 20 avoine, mesure de Saint-Cirq, qui reviennent, mesure de Cahors, à 40, 32 et 16 ; 10 livres argent, 50 paires poules, 45 paires poulets, 6 chevreaux, 4 livre de cire, et 100 manoeuvres. Il y a un jardin, une chenevière, un verger et une vigne joignant ce château.
Il y a une autre vigne et un pré (12 journées à faucher) où ne se récoltent, à cause de l'infertilité, que 15 barriques de vin et 20 charretées de foin ; il y a un moulin banier à blé sur le Célé, avec patus et terre ; un petit moulin foulon sur le ruisseau de Cabrerets ; ils valent de revenu environ 25 quartes froment, 80 quartes mixture et 12 livres argent. Il y a un moulin à papier, avec clos joignant, rapportant 200 livres. En 1691, Jean Dieu était papetier ; en 1730, Mathieu Court. Le moulin à papier exista jusqu'à la Révolution.
Il y a un tènement, dit le pays bas, qui rapporte 32 livres, 2 chevreaux et 2 manoeuvres. Le total des revenus, tout compris, s'élève à 1000 livres environ.
Tènement et forêt de Vialoles, dans lequel il y a huit métairies, du labourage de 25 paires de boeufs , pays maigre et fort infertile, qui ne rapporte au plus, charges déduites, que 180 quartes froment, 180 seigle, 54 orge, 54 avoine, 2 légumages, 4 millet. Les herbages et pâturages de la dite forêt sont employés à la nourriture et à l'entretien des bestiaux qui travaillent dans les métairies, les revenus desquels bestiaux peuvent valoir 300 livres. Il y a quelques feudataires et notamment sur le ruisseau qui fait les limites dudit Vialoles. Il y a des moulins pour lesquels il est dû 25 quartes froment, 9 avoine, 10 livres argent, 10 livres de cire, 6 paires gélines. Sur ce ruisseau, à la fontaine appelée Font Poulémie, il possède un moulin noble qui rapporte 10 quartes froment, et 20 quartes mixture, plus 20 charretées de foin. Le revenu total de Vialoles est de 2000 livres, charges déduites.
En 1733, Me Ant. Sterlin, avocat, demeurant à Lauzun en Agenois, affermait pour le duc de Biron, la seigneurie de Cabrerets, à Charles et Jean Valéry, de Dantonnet (Lentillac), à Jean Laur, bourgeois de Cahors et à Pierre Prat, marchand de Sabadel, 9400 livres par an (l'afferme comprenait Vialoles, les possessions de Bouziès-Bas, Masséries, St Géry) - afferme pour 9 ans.
Le 28 février 1742, messire P. des Plas, écuyer, chevalier d'honneur en la cour des Aides de Montauban, procureur du duc de Biron, affermait le tout, pour 9300 livres, au seul Charles Valéry, notaire royal de Dantonnet. A noter un pot de vin pour madame la Maréchale de Biron, 600 livres qu'a remises le sieur Valéry - Afferme pour 9 ans.
Dans un état des édifices de 1769, présenté par M. Célières, on voit que le château de Cabrerets n'avait pas de chapelle, la famille avait une chapelle dans l'église. Il est question d'un «vieux château qu'on n'entretient pas depuis 200 ans».
En 1751, l'homme d'affaire du Duc de Biron était M. Desplas qui fut conseiller d'honneur à la cour des aides de Montauban. En 1753 et années suivantes, Mr de Foulhiac de Mordesson : Me Raymond Célières travaillait à Cabrerets au compte de M. de Foulhiac.
Le 19 janvier 1778 (nous passons les affermes de 1760 et 1769 qui confirment les précédents), Mr de Foulhiac, seigneur de Mordesson, baron de Gramat, procureur de monseigneur Louis-Antoine de Gontaud de Biron, duc de Biron, gouverneur du Languedoc, donnait à ferme, solidairement à cinq bourgeois ou notaires ou négociants (il y a un Ribeyrole, d'Albrespy (Leynac) et un Dols du Port, de Saint-Cirq la Popie, familles encore existantes), la terre et seigneurie de Cabrerets, qui comprenait la moitié du fief de St-Géry (l'autre moitié aux religieux de la Daurade de Cahors) le fief des Masséries, les paroisses de Bouziès-Bas et de Vialoles, deux moulins à blé, un moulin à papier, bac et droits de pèche sur le Lot et le Sélé, des métairies, un domaine non noble à St Géry. Ici encore, on mentionne la chambre de la belle Judith.
Relevons les noms des métairies et des domaines, le duc de Biron leur faisant remise, en 1786, de partie du cens à cause de la disette des fourrages : Pechmayres, 465 - Le Rat, 465 - Camy, 226, 10 - Maleterre, 300 - Le Millet, 213 - Mourtayrol et Pilate, 252 - Fargues, 360 ; domaines : le Serpoul, 195 - La Grézette, 189 - Merlan, 180, les Igues, 84. Le même compte renferme les aumônes données à chaque paroisse des deux seigneuries : on y voit que le duc avait payé, pour le vingtième noble de Cabrerets, 2175 livres, 6 sols, 8 deniers.
11 mai 1787, M. de Mordesson afferme aux sieurs Laroche (de Cahors, un des cinq de 1778), Dols et Lacroix (de Laroque des Arcs), pour 14600 livres.
bullet_b.gif (912 octets) Autres familles, autres fiefs
Les de la Tour et les Gourdon
Fortanier II de Gourdon, dans son hommage au comte de Poitiers, dénombre le lieu de Condat, tout proche de Cabrerets, 1259, et, en 1287, ce lieu est indiqué comme se trouvant dans la baronnie de Hugues de la Roque (fils de Fortanier). Une fille de Hugues, Barave de la Roque, épousa Sicard de la Tour. Or, ce personnage st dit seigneur de Cabrerets. En 1299, Bertrand de Gourdon, fils du même Hugues, faisait l'acquisition de tous les droits que le fils de Sicard avait sur la tierce partie des biens d'Hugues, du côté de sa mère, moyennant 16000 sous caorsins.
Fief de Fargues
Appartenant aux Rodorel, de Frayssinet, seigneurs de Conduché, XVIè et XVIIè siècles. En 1786, Fargues est indiqué comme une métairie de M. de Cabrerets. 1503, noble Pierre de Rodorel, seigneur de Frayssinet et de Fargues ; son fils Pierre épousait en 1523 l'héritière des Conduché (voir Bouziès).
Melhargues
Les de Balaguier de Condat y avaient des rentes (1689, voir Condat à Bouziès Haut).
bullet_b.gif (912 octets) Communauté
Cabrerets et Vialolles faisaient partie de la même communauté. On trouvera dans le livre de M. Fourastié le cahier de doléances présenté aux Etats de 1789. Il y a la demande pour le rétablissement de l'université de Cahors et pour la séparation des Etats du Quercy d'avec ceux du Rouergue, qui se trouve dans beaucoup de cahiers, sans que la question intéressât beaucoup les paysans, et il y a surtout les plaintes au sujet de l'exagération de la taille par rapport à l'infertilité du pays, au sujet de l'isolement du pays, faute de routes et même de bons chemins.

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