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Le
moulin de
Mercuès
Cette histoire m'a été
donnée par Xavier Cazals de Fabel propriétaire actuel du chateau d'Escayrac,
descendant des anciens propriétaires du moulin, les Lacoste du Moulin,
et que je remercie.
Michel Delfour Adjoint au Maire de Mercuès, mai 2005
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Photo
panoramique du Moulin et de la chaussée sur le Lot, prise du point
de vue, chemin de la Portête. |
Ce moulin est aujourd'hui une usine hydro-électrique.
La famille Agar avaient été notaires de Mercuès. On cite un Michel
Agar, notaire en 1681, qui fut reçu notaire royal en 1717. Certains
Agar s'étaient adonnés à l'expédition de vins de Cahors sur
Bordeaux.
Les Agar appartenaient à une ancienne famille de Mercuès-en-Quercy.
Ils étaient cousins des Lacoste du Moulin, également originaires de
Mercuès.
La famille Agar avait au 18ème siècle la quasi-propriété du très
grand moulin de Mercuès sur le Lot, batiment imposant par sa taille,
au pied du château de Mercuès.
Ceci ne veut pas dire que les Agar en
assuraient le fonctionnement. Le seigneur possédait le"droit d'eau",
le propriétaire en percevait la rente, le bourgeois bailleur en était
l'usufrutier et c'était le meunier avec ses garçons meuniers et ses
domestiques qui le faisaient fonctionner.
En 1731, les Dames Religieuses Sainte
Ursule de Cahors avaient baillé à "locaterie perpétuelle" au sieur
Pierre Agar, procureur d'Office de Mercuès, le moulin de Mercuès sur
la rivière Lot, à quatre meules courantes, avec toutes ses dépendances
et appartenances, à charges de payer la taille du roi et la rente à
Monseigneur l'Evêque de Cahors, seigneur du dit moulin.
En 1747, les dames religieuses Saint
Ursule en étaient encore propriétaires et le louaient toujours aux
Agar.
Ce grand moulin à eau de Mercuès, sur le
lot, appartint ensuite aux Lacoste de Mercuès entre 1747 et 1776 avant
la révolution, et jouera un rôle important, dans les relations entre
les Agar et leurs cousins Lacoste du Moulin.
Un demi-siècle plus tard,
Jean-Antoine-Michel Agar, comte de Mosbourg, né à Mercuès le 19
décembre 1771, achète la propriété et le Chateau d'Escayrac près de
Montcuq, le 19 Octobre 1824 à la veuve Antoinette de Saint-Géry,
baronne de Calvimont, et ne le garde pas longtemps puisqu'il l'échange
quatre ans après, le 19 septembre 1828, avec son cousin Pierre III
Lacoste du Moulin, qui habitait alors Mercuès, contre le moulin de
Mercuès que Lacoste possédait.
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Agar de Mosbourg récupérait ainsi
le moulin de son enfance, que possédait naguère sa famille.
Il est rarissime qu'une
transaction prenne ainsi la forme d'un échange, d'autant
qu'aucune soulte n'a été versée, ni par l'un, ni par l'autre. "Je
te donne mon chateau, tu me donnes ton moulin".
Agar de Mosbourg est élu ensuite
député du Lot en 1830, à l'unanimité des votants, et son mandat
sera renouvelé deux fois, en 1831 et 1834.
Agar préside le Conseil Général du
Lot pendant prés de 14 ans, La ville de Cahors lui doit beaucoup
et notamment le pont Louis-Philippe. Son titre Comte de Mercuès
de Mosbourg lui fut donné par l'Empereur Napoléon et le Prince
Murat qui le nomma Ministre des finances et des affaires
Etrangères des duchés de Clèves et de Berg.
Le 3 octobre 1837, il est fait Pair
de France et promu Commandeur de la Légion d'honneur le 27 avril
1840, il s'éteint à Paris le 8 novembre 1844 à l'âge de 73 ans,
il est inhumé avec sa femme, ainsi que sa première épouse, dans
une chapelle latérale de l'église de Mercuès.
Le buste d'Agar de Mosbourg peut
être vu au pied du grand escalier de la très belle bibliothèque
ancienne de Cahors.
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Buste
de J. A. M. Agar, comte de Mosbourg, pair de France, Né à Mercuès (Lot) en 1772, mort en 1866. Buste
commandé au sculpteur Antoine Etex en 1846 pour la salle du
Conseil général. |
JEAN-MICHEL AGAR, COMTE DE MOSBOURG (1771-1844)
Elève au Collège royal de Cahors, Homme
politique, Ministre des Finances du roi de Naples
Jean-Michel Agar
naît à Mercuès, le 19 décembre 1771. Son père, conseiller de
préfecture, appartient à l'une des plus anciennes et honorables
familles de Mercuès.
Agar fait ses
études au Collège royal de Cahors où il a pour camarades : Murat,
Bessières, Galdemar, Ambert, Dufour, Ramel, Jean Sarrazin, tous de
futurs généraux d'Empire !
Après des études
de Droit à Toulouse, Agar, prisonnier à Port-au-Prince, s'enfuit
en Amérique pour revenir en France en 1795.
Il s'établit
avocat au tribunal de Cahors. En 1799, avec la protection de
Murat, il est reçu premier à l'unanimité au concours de la chaire
des Belles-Lettres à l'École Centrale du Lot. Il devient
professeur de Belles-Lettres.
Le premier
Frimaire an IX, Murat recommande Agar au ministre de l'Intérieur
qui le nomme alors Commissaire près du Gouvernement provisoire de
Toscane. Sa mission terminée, il regagne le Lot où il devient
Président du Conseil général. En 1804, il est élu député.
Murat s'attache
définitivement Agar comme conseiller technique et intime. C'est
pourquoi il devient en 1806 ministre, secrétaire d'État des
Finances et des Affaires Étrangères des duchés de Berg et de
Clèves, duchés donnés à Murat par Napoléon. Le Grand Duc étant
absent de ses terres, la direction de toute l'administration
échoue à Agar, désigné le 8 juillet 1808 pour présider le Conseil
d'État.
En 1807, Agar
épouse une nièce de Murat, et devient en 1808 ministre des
Finances à Naples du général promu
"Roi des deux Siciles ". Il
le restera jusqu'en 1815.
C'est au domaine des Bouysses à Mercuès qu'Agar vit, oublié,
sous la première période de la Restauration. Mais Louis XVIII lui
confirmera son titre de Comte de Mosbourg le 11 mai 1816.
En 1827, il est candidat de lopposition libérale pour le
département du Lot. Il est battu. Avec lappui du roi
Louis-Philippe, il est élu député du Lot en 1830. Son mandat est
renouvelé en 1831 et 1834.
Il a présidé, pendant près de quatorze ans, le Conseil général du
Lot : on lui doit le pont Louis-Philippe de Cahors.
Le 3 août 1837, il est fait pair de France.
La Mémoire vive, Sophie Villes, Cahors, 1998.
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