Edmond Albe (1861-1926) - D'après un portrait photographique aux A.D. du Lot.
Edmond Albe
(1861-1926)
Les monographies
d'Edmond Albe

Quercy Historique

Blars

Quelques noms de curés
Seigneurie
La communauté
La grotte du Robinet - dite de Marcillac
Perdue en plein Causse, cette paroisse a été fort tranquille et n'a pour ainsi dire pas d'histoire. Elle a même été privée d'une de ses gloires, car la fameuse grotte du Robinet est appelée partout grotte de Marcillac, bien que située sur le territoire de la commune de Blars.
Cependant, il est question de Blars d'assez bonne heure. C'était une possession de l'abbaye, toute voisine, de Marcillac. Comme bien d'autres possessions de moines, Blars fut usurpé par le seigneur du pays. Comme il s'appelait Barasc, on a pensé que c'était un Barasc de Béduer. Cela n'est pas probable, et vraisemblablement c'était Barasc ou Barascon de Thémines ; le nom de Barasc est fréquent aussi dans cette dernière famille qui eut toujours la seigneurie de Caniac, paroisse également usurpée, et le tènement de la Barasconie, en la paroisse de Blars (voir Béduer).
Ce seigneur était parti pour la première croisade ou peu après. Mourant au Pays du Christ, il voulut réparer sa faute et chargea l'évêque de Cahors, venu également en Terre Sainte, d'une lettre pour obliger ses parents à restitution. Ce ne fut pas sans peine que ceux-ci s'y résignèrent, et il fallut, raconte une ancienne chronique de Marcillac, que l'abbé Gombert comptât aux seigneurs de Thémines qui étaient ses parents, à ce qu'il paraît, une certaine somme d'argent pour qu'ils fissent l'abandon des droits seigneuriaux qu'ils prétendaient.
En tout cas, Blars devint ou redevint un prieuré de l'abbaye bénédictine. Les moines y bâtirent un monastère dont il ne reste que l'église et le puits qui devait se trouver au centre du cloître. Mais l'église, dont on a refait la nef (1886-7), a gardé son beau cachet de pur roman, et une jolie porte latérale, qui donnait sur le cloître, aujourd'hui place publique. Un escalier qui montait aux cloches, et qui était construit dans l'épaisseur du mur, a perdu presque toutes ses marches et n'est plus guère qu'un curieux sentier montant.
La première mention que nous ayons du prieur de Blars est de 1193. Il est mentionné parmi ceux qui étaient absents de l'abbaye lorsque l'abbé abandonna Roc Amadour aux moines de Tulle. Mais il n'est plus question du prieuré et l'on ne trouve pas de nom de prieur (du moins de prieur régulier, à la tête de moines ou religieux, lui-même de l'abbaye. Mais, en 1547, le prieuré, c'est-à-dire les revenus de Blars, était donné à Jean d'Hébrard).
Nous pensons qu'il dut être démoli pendant la guerre de Cent ans. L'abbé de Marcillac est seigneur de Blars comme de Marcillac (les revenus des deux localités sont compris dans les mêmes comptes).
La dîme est à 11, dit un état de 1630, pour le blé, à 14 pour le vin. Elle vaut à l'abbé 50 charges de blé (froment, seigle, avoines par lieu). Le curé, qui est à la présentation de l'abbé, reçoit 25 charges de grains et 10 charges de vin. En 1750, la dîme se partageait ainsi : 2/3 à l'abbé, 1/3 au curé.
bullet_b.gif (912 octets) Quelques noms de curés
En 1650, Pierre Calvet, mentionné dans un acte de baptême sur les registres de Gourdon.
Vers 1747, Guillaume Pebras, sans doute de Martel - voir Bétailles -, ancien vicaire du Puy à Figeac.
1763, Jean-Pierre Méric, décédé vingt ans plus tard.
10 mars 1783, l'évêque de Cahors, au nom de l'abbé de Marcillac, qui était le cardinal de Zelada, présente lui-même et agrée naturellement Antoine Cariteau. Mais celui-ci ne fait que passer. Il est remplacé, sur sa résignation, par Pierre Doucet, recteur de Camboulon [?], 13 septembre 1783. Deux ans après, Doucet démissionne et Me Antoine Gamel, du diocèse de Saint-Flour, recteur de Vidaillac, lui succède (8 oct. 1785). Il meurt moins de quatre ans après et c'est un vicaire de Vaylats, Jean-Pierre Castel, qui le remplace, 11 mai 1789.
Le titulaire de l'église de Blars est Saint-Laurent.
Sur la route des Brasconies (section E du cadastre actuel) un lieu dit : la Chapelle.
Blars faisait partie de l'archiprêtré de Figeac, puis de la congrégation foraine de Lentillac du Causse. Il appartient aujourd'hui au doyenné ecclésiastique et au canton civil de Lauzès.
bullet_b.gif (912 octets) Seigneurie
Elle appartenait, pour ce qui est de Blars même, à l'abbé de Marcillac, ainsi que le montrent tous les actes, et le prieuré était de la mense de l'abbé.
Dans la déclaration du temporel de l'abbé Humbert Ancelin, conseiller du roi, aumônier de la reine, qui sera évêque de Tulle, il y a un quatrième lieu : la terre et la seigneurie de Blars, avec le bois de Caudamayous ou Coudamayous. Le roi, est-il dit, n'a rien dans la paroisse et seigneurie de Blars.
Les Brasconies sont un fief dont le nom rappelle assez le propriétaire primitif, Barascon, sans doute ce Barasc qui avait usurpé la terre de Blars. On distinguait deux Brasconies : la terre et brasconies de Saint Pierre, c'est-à-dire de l'abbaye Saint-Pierre de Marcillac, domaine noble, à toute justice, et les Brasconies de Thémines, qui furent, comme Caniac, tout voisin, aux Thémines, aux Cardaillac puis aux Hébrard de Saint-Sulpice et à leurs successeurs. En 1680, Pierre Pradel était métayer de la grande métairie des Brasconies.
Les Thémines devaient le serment de fidèlité à l'abbé de Marcillac pour leurs Brasconies.
Il est souvent parlé des Brasconies dans ce document avec diverses orthographes qui permettent de rattacher à ce nom celui de la Braunhie ou Braugne (en latin silva barasconia) qui s'étend sur les paroisses de Caniac, Blars, Quissac (Barasconies, Basconies, Brasnies, Brauhnies).
Au moment où l'aliénation du temporel fut permise par le pape pour subvenir aux dépenses de la guerre contre les protestants, le baron de St Sulpice pria son frère, l'abbé Christophe d'Hébrard, de profiter de cette occasion pour lui faire acquérir, entre autres biens, le bois de la Barasconye (décembre 1563). Le 25 mai 1564, un des agents de M. de St Sulpice lui écrivait qu'il aurait acheté le bois de la Brasconie s'il y avait eu un commissaire du roi chargé de la vendre, mais que ce commissaire s'était démis de sa charge. Il est encore question des Brasconies à propos d'une nouvelle aliénation du temporel en 1572 ; mais non suivie d'effet pour ce domaine.
Quelques jours plus tard, l'abbé écrivait à son frère : «Je suis en volonté de vous accommoder du bois de la Brasconye et voulais déjà le faire quand vous étiez en Espagne ; mais je crains que ce sera mal aisé avec les qualités que vous demandez ; c'est que ce ne soit point d'endroit qui soit maigre et pierreux, car tout le bois est fort entaché de ce mal, et me semble que, pour vous mieux accommoder et étendre plus loin vos limites, il serait plus expédient que vous en eussiez du quartier qui est joint avec le terroir de Saint-Sulpice. Mais il y a encore pire que cela, c'est que je ne puis vous vendre sinon le droit que j'y ai, avec toute justice, mais les moines de Marcillac y ont leur chauffage et peuvent prendre du bois pour bâtir, car aux premiers troubles la plupart de leurs maisons furent brûlées. Aussi y ont-ils le droit de pâturage pour leur provision».
bullet_b.gif (912 octets) La communauté
Blars était de l'élection de Figeac au point de vue financier, mais du sénéchal de Cahors au point de vue judiciaire ; ce qui fait qu'on trouvera son cahier de doléances dans le recueil de M. Victor Fourastié, p. 27 ; cahier d'ailleurs très court et sans phrases. Il demandait un nouvel allivrement à cause de la pauvreté de son fonds, l'égalité devant l'impôt, un secours pour la réparation de son église, la suppression des fermiers généraux, le rétablissement de toutes les prérogatives de la ville de Cahors. Et c'est tout. Il n'y a aucune plainte contre l'abbé ou contre les religieux de Marcillac.
L'abbé avait à Blars un four banal ; il fut mis en vente en 1794, à 300 livres.
Bien que situé dans une contrée fort peu passante, Blars fut occupé par les bandes anglaises au temps de la guerre de Cent ans et de même pris par les Huguenots (1586) au temps des guerres de religion en même temps que Quissac, qui était à M. du Vigan, frère de l'abbé de Marcillac.
bullet_b.gif (912 octets) La grotte du Robinet - dite de Marcillac
Elle a été fort admirée : on peut juger de cette admiration par les vers que lui a consacrés Jean-M. Tuscan «Cryptae massiliacensis topographia, ad Antonium et Christophorum Sansuplicios, illum episcopum et comitem Cadurcensem hunc, abbatem massiliacensem». Ces vers (il y en a 152), ont paru dans un recueil de poésies dues à des Italiens vivant en France, Peplus Italiae Lutetiae, 1578. Une partie de cette poésie a été publiée (mais avec beaucoup de coquilles) d'après une copie de Dominici, dans un article sur la grotte des Brasconies.
Il est question de la grotte du Robinet dans de très nombreux ouvrages : aujourd'hui elle est peu intéressante, tellement la fumée des torches en a abîmé les concrétions.
Grotte du Cusoul des Brasconies. Celle-ci a cela de particulier qu'elle a été habitée aux époques préhistoriques.
Grotte de Paillès. Articles dans le Bulletin de la Soc. des Et. du Lot par M. Fourgous.

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