Introduction |
Les guerres de religion |
Les
Crussol d'Uzès, seigneurs de Lentillac |
La
paroisse |
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Lentillac, chef-lieu de
congrégation foraine |
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La communauté |
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Les limites administratives |
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Les chemins |
La population |
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Le bourg et les mas |
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Les métiers de la terre |
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Les autres métiers |
L'agriculture |
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L'élevage |
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Les cultures |
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La fiscalité |
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Introduction |
Les Hébrard
de Saint-Sulpice restent les seigneurs de Lentillac
jusqu'au début du XVIIè, époque à laquelle ils sont
remplacés, par héritage, par les Crussol d'Uzès. La
déclaration établie par Raymond d'Hébrard lors du
dénombrement de 1504 (n. st.) nous apprend que ce
seigneur possède "Lentillac et Caumont contigus,
avec toutes juridictions [qui lui rapportent] 30 livres 5
sous, 20 1/2 charges de froment, 13 d'avoine, 32 livres
de cire, 42 paires de poulailles, 42 paires de journées
de corvées et 4 chevreaux". Dans les environs
immédiats, Raymond possède également Artix, Orniac et
Sabadel. Ces possessions lui vaudront de devoir fournir
au roi un homme d'armes. |
En 1525,
Louis d'Hébrard, fils de Raymond, seigneur de Lentillac,
Orniac et Sabadel donne lauze pour
"acquisition de partie d'un molinar". En 1526,
il donne Lentillac, Orniac et Sabadel à son neveu
Antoine d'Hébrard. En contrepartie, Antoine s'engage à
"l'entretenir de façon convenable, suivant sa
qualité, dans sa maison de Cajarc". |
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Les guerres de religion |
Les guerres
de religion débutent en Quercy en 1561 par le sac de la
Chartreuse et le massacre de la maison d'Auriole. Elles
vont secouer le pays pendant les quarante dernières
années du XVIè siècle. |
Les deux
camps sont présents dans les environs de Lentillac. Les
Hébrard sont la grande famille catholique de la région
: lorsque Jean est seigneur de Saint-Sulpice, son frère
Christophe est abbé de Marcilhac. Son fils Antoine,
"surnommé Lentillac, à cause d'une terre de la
famille", devient (à dix-huit ans) évêque de
Cahors en 1577. Lentillac se trouve donc, par son
seigneur, dans le camp catholique. |
Le camp
huguenot est représenté d'abord par les Gontaud,
seigneurs de Cabrerets et proches d'Henri de Navarre et,
à une plus petite échelle, par les Geniès, installés
sur la borie du même nom, en peu en aval de Sauliac. La
famille Geniès a fait le mauvais choix : Gilbert mourra
à Cahors prisonnier des catholiques et la famille devra
abandonner son fief de Geniès... |
Les
affrontements sont épisodiques. On vole du bétail, on
fait des prisonniers qu'on échange ensuite... Le 8
janvier 1586, un certain Garguas, prisonnier à
Cabrerès, écrit à madame de Saint-Sulpice ("A
mad. mad. de St-Supplici à St-Suplicy") pour la
supplier d'échanger sa libération contre celle du
prisonnier qu'elle tient à Brengues : "Dieu a voulu
que je sois constitué prisonnier par les soldats de
Cabrerès, et Dieu veut aussi que un des paysans de mr de
Cabrerès a été fait prisonnier par les soldats de
Marsilhac et conduit à Brengues, sans lequel je ne puis
sortir de captivité, pour ce que led. sr de Cabrerès ne
veut que je sois élargi qu'il n'aye recouvert celui qui
est à Brengues". On ne sait pas s'il a réussi à
la convaincre. |
En 1574, les
protestants tiennent solidement Cabrerets, Cras, Cajarc.
En 1580, ils exigent de percevoir la dîme de
Saint-Cernin. |
1586, année
de l'offensive du duc de Mayenne (catholique) en Quercy
est une année difficile pour les villages des environs
de Lentillac. Dès les premiers jours de janvier, les
protestants prennent la "croso de
Saulhac". Plus tard dans l'année, ils s'installent
pour résister à Blars et à Orniac et tentent
d'attaquer Saint-Cernin. Le 16 mai, un certain Boiresse
écrit à l'évêque de Cahors. "Pour le regard de
ce pays, il est maintenant en tel estat que l'ennemy se
empare aisément des fortz plus que jamais, car personne
ne s'oppose à luy. Il s'est saisy de Blars, dont mr de
Marcilhac recevoit beaucoup de commodités pour sa maison
[...]." |
L'abbé de
Marcilhac confirme à l'évêque la mauvaise nouvelle
dès le lendemain, 17 mai, dans une lettre "A mr mon
neveu, mr l'évêque et comte de Caors, conseiller du roi
en son Conseil d'Etat, à Paris" où il écrit :
"Je vous avise que les affaires de ce pauvre pays
vont toujours en empirant, les ennemis y étant les
maîtres de la campagne, ce que je ne dis pas pour mon
intérêt particulier, ayant été prise mon église de
Blars, et s'y trouvant et fortifiant les ennemis il y a
déjà un mois, et après ont prise la maison de Quissac
à mon frère mr du Vigan, le tout à une petite lieue de
St-Sulpice. Je vous laisse penser en quelle peine sont
tous les circonvoisins." |
Ce même 17
mai 1586, l'évêque de Cahors apprend par Mr de Caissac
que les protestants ont attaqué l'église d'Ornhac
"et encores yer tentarent de surprendre St-Sernin,
mais ilz n'ossarent l'ataquer." |
Par chance,
si l'on peut dire, Lentillac ne possède ni château ni
édifice religieux majeur, de sorte que le village
échappe probablement à une attaque massive. Du moins
n'en avons nous aucune trace. Cela n'empêche pas les
habitants de prendre quelques coups. Ainsi, en 1577 et
sans que nous sachions pour quel motif, des habitants de
Lentillac sont retenus prisonniers dans les environs de
Rocamadour par un protestant, Massaut, dit Camburat,
seigneur de Lagrezette, Nozac, Payrac et Rouffilhac. |
Les
Lentillacois sont libérés, semble-t-il, sur une
intervention de Guy de Clermont, sénéchal de la Ligue.
C'est du moins ce que laisse penser une lettre du 11
avril 1577 d'un certain Lacroix à Saint-Sulpice :
"Ayant reçu sa lettre en faveur des habitants de
Lentilhac, il en a parlé à mr de Clermont, qui doit
(écrire) à mr de Roffilhac, ce qui suffira pour
l'élargissement des paysans qu'il détient prisonniers
à Rocamadour." |
Ce kidnapping
de groupe et sa fin heureuse sont les seuls éléments
concernant Lentillac pendant la période des guerres de
religion. Mais, lorsque les guerres s'arrêtent en 1598,
le pays est "ruiné, saccagé et volé", les
adversaires "n'ayant laissé villes, bourgades,
villages ou maisons à piller et voler". La misère
est extrême : à la disette succède la peste, des
bandes armées parcourent la campagne et "les loups
dévorent en Quercy et pays voisins un grand nombre de
personnes de tout âge et de tout sexe". |
Bref, une
bonne partie des efforts faits pendant la période
précédente est anéantie. |
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Les Crussol d'Uzès, seigneurs
de Lentillac |
La seigneurie
de Lentillac, comme celles de Lauzès et d'Orniac, passe
par héritage, au début du XVIIè siècle, des Hébrard
aux Crussol d'Uzès. En 1641, c'est Emmanuel de Crussol
qui rend hommage au roi pour Lentillac, qui lui rapporte
500 livres de revenu. La même année, une transaction
est passée avec les habitants : Crussol renonce à la
garenne et au colombier obtenus par le seigneur lors de
la transaction de 1470 moyennant une augmentation du cens
de 4 setiers de froment et 4 d'avoine. |
En 1648, les
habitants se révoltent et refusent d'effectuer les
corvées. Un accord est passé aux termes duquel les
corvées sont supprimées, mais les habitants paieront en
échange 5 sols pour chaque manoeuvre et chaque feu, donc
10 sols par an et par famille, payables à Noël. Cette
transaction est suivie en 1753 et 1758, d'autres
transactions, dont nous ignorons le sujet. |
A la veille
de la Révolution, le seigneur de Lentillac est Dame
M.L.V. de Crussol, comtesse de Sennecterre, marquise de
Saint-Sulpice, qui dénombre Lentillac parmi ses
possessions dans la déclaration des revenus et des
rentes nobles de 1781. |
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La paroisse |
Le curé de
Lentillac est l'unique décimateur de la paroisse,
c'est-à-dire qu'il perçoit la dîme en totalité. En
1631, un "estat des parroisses quy sont dans
lestendue de chacune eslection de la generallité de
Bordeaulx" indique pour Lentillac : |
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«Lentilhac
: Le sieur duc d'Uzès en est seigneur releve de sainct
suplice et luy vault cinq cens livres. Le dixme sy leve a
l'onze et vault au curé dépendant de Cahors quatre
vingtz charges de blé et cens dix charges de vin et il y
a soixante feux.» |
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A la
Révolution, les revenus de la paroisse se montent à 1
000 livres. A en croire Eugène Sol, le curé de
Lentillac, comme ses collègues uniques décimateurs, vit
bien, car à la dîme s'ajoutent le casuel et le revenu
de propriétés foncières. |
Au XVIIè
siècle, les curés et les recteurs ont des devoirs
envers les églises sous leur dépendance. Un édit
d'avril 1695 précise qu'ils doivent entretenir le choeur
et la nef des églises, tandis que la clôture des
cimetières est à la charge des habitants. Le clocher
est entretenu par le curé ou les paroissiens suivant
qu'il surplombe le choeur ou la nef. Quant aux
paroissiens, ils doivent construire et entretenir le
presbytère. L'édit de 1695 les oblige, en effet, à
fournir un logement convenable à leur curé. |
Certains se
montrent généreux, tel Félix Bénech, ancien curé de
Lentillac, qui fait une donation en 1756 en faveur de son
domestique Guillaume Dufour. En 1786, le curé Sylvestre
prend ses fonctions à Lentillac. Nous le retrouverons
pendant la période révolutionnaire, au cours de
laquelle il aura quelques ennuis après avoir refusé de
prêter le serment constitutionnel. |
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Lentillac, chef-lieu de
congrégation foraine |
Lentillac
est, aux XVII et XVIIIè siècles, chef-lieu d'une
congrégation foraine du département (division
du diocèse) de Cahors, à laquelle appartiennent les
paroisses d'Artix, Blars, Cabrerets, Canhac, Domenac,
Lauzès, Liauzu, Ournhac, Sabadel-del-Causse, Sénaillac,
Sauliac et Vialoles. |
A cette
époque, les congrégations foraines sont des
circonscriptions ecclésiastiques qui remplissent
également une fonction de "formation continue"
des prêtres. Ceux-ci se réunissent en conférence, avec
ou sans doyen, pour réfléchir sur des thèmes proposés
par l'évêque et rédigent un rapport, "souvent
d'excellente qualité ". |
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La communauté |
Du XVIè au
XVIIIè siècle, la communauté semble vivre une période
tranquille. Les documents conservés aux archives
départementales, les contrats de mariages, les
testaments, les donations, les ventes, les échanges en
constituent le reflet. Comme dit Joanne avec tout le tact
qui caractérise la Troisième république triomphante,
à partir du XVIIè siècle, " ce pays [Le Quercy]
ne prend aucune part à l'histoire générale ". |
Les documents
des Archives nous apprennent, par exemple, que le notaire
royal de Lentillac, un certain Méric Longpech, transmet
sa charge à son fils, dans les années 1640. Celui-ci
est remplacé, vers 1667, par Jean Lapergue, auquel
succède (son fils ?) François en 1673. Ce Jean Lapergue
réalise avec son collègue Jean Brunet, notaire royal de
Rudelle, un cadastre du taillable de la communauté de
Durbans. Mais le cadastre est mal fait et doit être
corrigé en 1674 par Jean Ayroles, notaire d'Aynac et
Jean-Louis Latapie, expert de Sonac... |
Cela
n'empêche pas les disputes : dans les années 1760, un
procès oppose Pierre Valette à la famille Galtié à
propos de l'usage d'une " pièce de terre bonne
située au tènement del pech de las fargues ". |
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Les limites administratives |
Les
structures administratives de l'Ancien régime sont
complexes. |
A la fin du
XVIIIè siècle, Quercy et Rouergue sont réunis au sein
de l'Assemblée provinciale de Haute-Guyenne, dont le
siège est à Villefranche-de-Rouergue, ce qui ne manque
pas de déplaire aux Quercinois. Lentillac appartient
alors à la subdélégation de Gourdon de la
généralité de Montauban (administration générale),
à la sénéchaussée de Cahors (administration
judiciaire) et à l'élection de Figeac (administration
fiscale). |
Nous avons vu
que, dès le XVè siècle, les limites de la seigneurie
de Lentillac correspondent à celles de la commune que
nous connaissons aujourd'hui. Une première analyse des
quelques 200 toponymes relevés sur le cadastre de la fin
du XVIIIè siècle confirme cette impression. Toutefois,
il semble bien que certains terroirs appartenant
aujourd'hui à d'autres communes ressortissaient à la
fin du XVIIIè siècle. C'est par exemple le cas du
terroir d'Esquine d'Azé (dos d'âne) et des Cheneviers
d'Estienne (Sabadel), de la Fon (fontaine) del Bournhou
(Sénaillac), du terroir de la Corviezade (Orniac ?), du
Pech de Domenac (Sénaillac), du Puy de la Greze
(Cabrerets). |
Toutefois,
les limites territoriales de la communauté ne
correspondent pas à celles de la paroisse. Le mas
d'Aussou, en effet, est dit "de la paroisse
d'Orniac, juridiction de Lentillac". |
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Les chemins |
De nombreux
chemins relient entre eux le bourg, les différents
hameaux de la communauté et les communautés
avoisinantes, dont le " chemin de figeaques "
qui relie Cahors à Figeac et qu'on aperçoit sur la
carte de Cassini. Toutefois, le nombre des chemins ne
doit pas faire illusion. Ils étaient étroits, peu
praticables et en mauvais état, comme d'ailleurs partout
ou presque dans les campagnes de France. En Quercy, la
seule route accessible aux voitures était la route de
Paris à Toulouse. A l'époque, ni la départementale 653
qui relie aujourd'hui Cahors à Figeac, ni la
départementale 41 qui suit la vallée du Célé
n'existaient. Elles ne seront construites qu'au XIXè
siècle (il faudra attendre 1819 pour voir construire les
premières routes départementales empierrées). |
Les
difficultés de communication seront d'ailleurs souvent
mentionnées dans les cahiers de doléances. L'absence de
chemins signifie pour les populations l'absence de
commerce, comme l'indique le cahier de Lentillac : |
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«Notre
paroisse étant située dans un causse tout à fait
aride, sans communication avec aucune autre ville que
celle de Cahors, dont elle est éloignée de cinq grandes
lieues et où l'on ne peut aboutir que par des chemins
affreux, tout espèce de commerce nous devient
impossible.» |
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Ceux des
autres communautés vont dans le même sens : |
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«Les chemins
pour aller [à Cahors, à cinq lieues] sont affreux et
impraticables pour les charrettes, [alors] l'exportation
du blé froment se fait à grands frais, attendu que tous
les transports se font à dos de mulets et faut-il avoir
encore recours aux paroisses voisines» (cahier d'Artix). |
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«Distante de
six mortelles heures de marche des deux villes voisines
qui sont Cahors et Figeac ; les sentiers qui y
aboutissent de tout côté sont impraticables, non
seulement à cheval mais même à pied, ce qui met les
habitants hors de portée de toute espèce de commerce»
(cahier de Cabrerets). |
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«Le bois qui
est dans cette communauté, et qui manque en d'autres
endroits, soulagerait un peu la misère si on pouvait
l'exporter ; mais les chemins sont si affreux que cela
est impossible, de manière que personne ne se présente
pour en acheter» (cahier de Sénaillac). |
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La
population |
La population
de Lentillac augmente constamment depuis le repeuplement
de 1445 et continuera de croître jusqu'au milieu du
XIXè siècle. En 1631, l'"estat des
parroisses" déjà cité nous apprend qu'il y a
soixante feux dans la paroisse de Lentillac (ce même
état annonce 30 feux à Blars, 40 à Orniac et 60 à
Sauliac), ce qui doit correspondre à une population
d'environ 300 habitants. La population atteindra un
maximum de 670 en 1846, puis décroîtra, comme celle des
autres communes du canton et du département. |
Nous ne
disposons d'aucune information spécifique sur la
population de Lentillac avant la guerre de Cent ans, ni
même d'une approximation. Tout au plus savons-nous que
le Quercy est au XIIIè siècle une région "peu
peuplée", c'est-à-dire dont la densité de
population est inférieure à 40 habitants au kilomètre
carré. La population de Lentillac (environ 14 km2) est
peut-être de l'ordre de cent habitants... |
La fin du
XVIè et le début du XVIIè siècle sont une période
difficile. Après une famine en 1594, une violente
épidémie de peste, apportée à Saint-Flour par des
marchands qui venaient à la foire, puis importée en
Quercy par un muletier, passe en 1627-1628 à quelques
kilomètres de Lentillac. Peut-être même
l'atteint-elle, car elle ravage Caniac tout proche. |
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Le bourg et les mas |
L'analyse du
cadastre et de l'état des sections de 1791 montre que la
moitié de la population habite le bourg et que 70% de la
population est réunie entre le bourg, le Mas del Pech et
les Mazes. |
Ces documents
ne font apparaître que les noms des propriétaires. Il
serait donc à craindre que les non-propriétaires ne
soient omis. En fait, Il est probable que cela n'est pas
le cas : en effet, 132 propriétaires identifiés peuvent
largement correspondre à une population d'environ 500
habitants. |
Le Prieur (à
l'époque, Le Prieu) n'est pas mentionné dans l'état
des sections, alors que nous savons qu'il est habité :
l'analyse des noms des habitants sur le cadastre montre
que ceux du Prieu sont inclus dans le bourg dans l'état
des sections. |
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Les métiers de la terre |
La majorité
(56%) des habitants (adultes et propriétaires) de
Lentillac tels que décrits dans l'état des sections
cité plus haut, sont des paysans : laboureurs,
travailleurs, fermiers ou métayers. Ce qui distingue le
laboureur du travailleur, c'est que le premier possède
suffisamment de terre pour en vivre, tandis que le second
doit également vendre son travail aux autres pour vivre.
C'est le cas, par exemple de F. Baduel, de Lentillac,
"berger du sieur Rouqié, laboureur".
Contrairement à ce qui se produit ailleurs, le terme de
travailleur n'a pas ici de sens générique. |
Les
laboureurs, qui représentent environ la moitié des
propriétaires (48%), forment le groupe le plus nombreux.
L'ensemble des paysans qui, bien que propriétaires, ne
vivent pas de leur terre (travailleurs, fermiers,
bergers) ne représentent que 30% de cette population. |
A côté de
ceux qui travaillent la terre, nous trouvons également
un bourgeois (Lasgasquie, de Lentillac) et un
propriétaire (Hérétié, des Mazes), suffisamment
riches pour faire exploiter leur terre par d'autres, sans
la travailler eux-mêmes. |
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Les
autres métiers |
Les
non-paysans, les artisans, les commerçants, le notaire
Valery, possèdent des terres et les travaillent
probablement car il n'est pas rare qu'un même personnage
soit qualifié à la fois par son statut agricole et son
activité non-agricole dans les documents. A Lentillac,
aux environs de 1791, il y a (le chiffre entre
parenthèses indique ceux qui sont également désignés
dans le cadastre comme laboureurs ou travailleurs) : |
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27 artisans :
5 (+2) tisserands (qui traitent le chanvre cultivé à
Lentillac), 3 maçons, 3 menuisiers, 2 (+1) tailleurs, 2
cordonniers, 2 maréchaux-ferrants, 2 voituriers, 1
(+1) bastiers (fabricants de bâts), 1 charron, 1
sabotier, 1 meunier (propriétaire de son moulin) |
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5
"autres" : 2 marchand/négociant, 1 notaire, 1
domestique, 1 curé |
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13
"femmes" : 8 veuves (dont Magdelaine Grimal,
veuve d'un tailleur), 5 femmes citées comme
co-propriétaires |
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On ne manque
pas de s'étonner, en parcourant cette liste, de n'y
trouver aucun métier directement lié à l'élevage du
mouton dont nous verrons plus bas qu'il constitue une
part importante de l'activité agricole... |
Les femmes
sont particulièrement absentes. Les seules qui soient
mentionnées sont quelques co-propriétaires - Epouses,
peut-être, mais rien n'est certain. Le lien marital ou
familial n'est pas mentionné sur les documents, qui ne
signalent qu'une copropriété - , sans autre
statut, et, plus souvent encore, les veuves. Aucune femme
n'est mentionnée pour sa profession. |
Toujours
est-il que, selon ces sources, les propriétaires de
Lentillac se répartissent ainsi : |
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